Foxcatcher nous ramène dans les années 80, lorsque le champion olympique de lutte Mark Schultz est approché par le milliardaire John du Pont, homme très affluent et passionné par ce sport de combat. Il lui propose alors de s’entraîner dans sa résidence, ainsi qu'un salaire et des conditions de vie très confortable. Une relation forte, mais pas amoureuse, va alors se créer entre les deux hommes...

Sans spoiler, j'ai failli pleurer à la fin de ce film, et je n'ai quasiment pas dormi durant la nuit qui précède cette critique. Ce film, que dis-je, cette oeuvre est pour moi proche de la perfection. Seul un détail pêche : les longueurs. On sent passer certains moments, certaines scènes étant un peu longues, mais ce réalisme et ces acteurs m'ont vraiment convaincu. Je ne vais pas parler de scénario vu que c'est une histoire vraie, que je trouve très originale, et merveilleusement bien porté à l’écran.

Commençons par la musique, aspect un peu en retrait du film. On entend plusieurs fois un thème militaire aux notes graves et tenues par des cuivres, notamment lorsque John du Pont fait un discours à Mark sur les pertes des valeurs par les américains et sur son propre côté patriotique. Ce thème retranscrit vraiment bien l'idée de pertes, comme celles d'un soldat rentrant seul de la guerre. Un autre thème est lui jouer par des notes tenu par un violoncelle, ponctué par des notes de piano, rend un côté stressant et donne un côté de malaise au spectateur (je ne vais pas préciser la scène pour ne pas spoiler). Sinon, seuls les sons viennent s'ajouter à l'image en dehors des dialogues. Ceux-ci peuvent être dû au contact des combats, aux sons de la nature ou encore de la foule lors des matchs. Et des fois l'image est silencieuse, pour montrer la solitude d'un personnage, le mystère qui entoure un autre ou encore accentuer le côté dramatique d'une scène.

Les images sont vraiment belles, certains cadres étant bien choisis, et retranscrivent bien la beauté du domaine de John du Pont. D'autres se focalisent plus sur les visages pour montrer un état de stress ou de trouble, ou encore pour augmenter la force du regard de Steve Carell. Après, j'aurais peut-être aimer plus d'audaces dans certains mouvements de caméra, car l'image reste surtout fixe, mais ce n'est qu'un détail. A noter aussi que le cadre se situe entre le 16/9 et le 4/3, ce qui limite un peu le cadre, à la manière d'un terrain de lutte, qui est limité par un cercle.

Les acteurs sont justes impressionnant. J'ai pas d'autres mots. Channing Tatum se débarrasse complètement de l'image de beau gosse un peu débile qu'il interprète dans 21 Jump Street, pour jouer au mieux ce champion de lutte solitaire, en quête de reconnaissance pour ses exploits, plein d'idéaux et donc facilement influençable. Il y a une scène où il pète un plomb dans une chambre d'hôtel, qui m'a coupé le souffle tellement elle est juste et forte. J'avoue ne pas avoir reconnu Mark Ruffalo, dans son rôle de Dave Schultz, grand frère et meilleur ami de Mark, pour qui la famille représente une importance capitale. Lui aussi est extrêmement juste, par sa manière de parler et par son amour pour ses proches qu'il retransmet bien à l’écran. Puis vient John du Pont, interprété par Steve Carell. La tête toujours dressé, les yeux vides d'émotions, il est juste parfait dans ce personnage de milliardaire excentrique et mégalomane. Imprévisible, on sent vraiment l'enfant seul qu'il a été, et a quel point la compagnie des autres lui a manqué; certainement à cause de son envie de tout diriger. Pour vous dire à quel point il se croit supérieur, c'est qu'il va jusqu'à s'attribuer plusieurs titres (ornithologue, philatéliste...) et se fait surnommer "Golden Eagle" (l'Aigle d'Or pour ceux qui n'ont pas suivi en anglais). Je ne sais pas quoi rajouter de plus, il est génial dans ce rôle.

Je pense que vous l'avez compris si vous avez lu cette critique en entier, je vous conseille vivement de voir ce film, pour ses acteurs, et pour son histoire.
Hell-Crosses
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le 22 janv. 2015

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