Véritable légende du cinéma d’horreur, Freaks – La Monstrueuse Parade de Tod Browning mit vraiment longtemps à arriver dans les cœurs des critiques cinémas et du public.
On comprend très vite pourquoi, tant le film met le spectateur dans une position de malaise palpable et gênant dès le départ. Mais n’est-ce pas ce qu’on est venu chercher en allant voir ce film ? Le réel problème du film, justement, est qu’avec tout le temps qu’il prend pour distiller cette atmosphère délétère, il en oublie de faire avancer son intrigue, qui est pourtant solide et réussie, quand elle se met en branle. Profondément intelligent et humain, dans la mesure où il place les freaks en gentils et les gens ”normaux” en monstres intolérants avant de finir dans la barbarie la plus totale commise par les freaks, qui redeviennent effrayants l’espace d’une scène, Freaks bénéficie en plus de l’interprétation remarquable des deux méchants du film, joués par les parfaitement roublards Olga Baclanova et Henry Victor. Encore aujourd’hui, près d’un mois après avoir vu le film, leur destinée me reste encore gravée dans la tête, particulièrement choquante et techniquement irréprochable. On y croirait. Nous sommes en 2014 et rien ne lui ressemble encore, le film reste un monument d’originalité et c’est probablement son plus grand mérite.
Freaks est resté dans les annales du cinéma d’horreur, grâce à son atmosphère dérangeante, son refus du compromis et sa radicalité réjouissante. Dommage, vraiment, qu’il mette autant de temps à démarrer.