Continuant sur sa lancée comico-horrifique après le plutôt très cool Happy Birthdead et sa suite, Chris Landon nous ressert un high-concept vu et revu avec l'occurrence ici celui du "On a échangé nos corps". Du classique en somme. Sauf que c'est un tueur en série inventif et une ado mal dans sa peau qui vont intervertir leurs corps et n'auront que 24h pour switcher de nouveau avant de conserver à jamais leur nouvelle apparence.
En soi, Freaky n'a absolument rien d'original : scénario rebattu, rebondissements téléphonés, personnages éculés, etc etc. Mais force est d'admettre que Landon a ce petit quelque chose qui nous fait agréablement suivre ses longs-métrages, une sorte de patte tout droit sortie des eighties qui s'avère contre toute attente incroyablement efficace. Dans l'état, le long-métrage aurait pu largement sortir entre deux Vendredi 13 et un Freddy tant la recette est ici similaire. Pourtant, on prend un malin plaisir à suivre cette péripétie riche en situations grotesques, en personnages ringards (gay efféminé, pétasse populaire et flics de pacotille à l'appui) mais aussi en meurtres particulièrement gore et gorgés d'humour noir.
Nous ne saluerons donc pas ici l'interprétation de Vince Vaughn, s'essayant à agir comme une fille (alors que le personnage qu'il interprète n'est pas autant une chochotte mais passons), ni la prévisibilité omniprésente d'un récit un brin longuet mais bien la mise en scène autrement soignée de Landon, ses scènes gore très (très) graphiques et inattendues et une bonne humeur constante, sincèrement joviale et relax, loin des nanars se prenant au sérieux ou des parodies finalement pas très fendardes. Ne serait-ce que pour la géniale scène d'intro (avec un tueur encore plus rentre-dedans que Jason Voorhees, si si) et cet hallucinant combat entre notre héroïne et son prof (Alan Ruck, jouant clairement dans la dérision dans un rôle à l'opposé de Cameron Frye), Freaky vaut le détour. Spectacle garanti.