AKA Open-World : The Movie. (Spoiler Alert + un poil vulgaire)

Après Ready Player One, Space Jam 2 et Les Mondes de Ralph 2, le Cinéma nous lâche une nouvelle itération du ''film bac-à-sable''.


J'ai passé un moment délicieux. C'est faux.


Free Guy est un film creux, reposant sur une interprétation totalement random des open worlds, et vu que ces derniers sont par essence tout aussi creux et random afin de donner un max de liberté aux joueurs qui les visitent, on a donc un film parfaitement creux et random.


J'ai clairement pas l'impression que les gens derrière ce film savent comment fonctionnent ces jeux, ni comment jouent les gens dans les open worlds en ligne. Je sais que le film n'avait aucune intention d'être terre-à-terre et réaliste, sauf qu'évidement.. en nous pondant un film qui en a à ce point rien à carrer de sa cohérence, les enjeux sont totalement réduits à néant, ainsi que mon intérêt.


On dirait They Live mais éviscéré de toute sa véritable substance. En version teubé saveur Michael Bay.


La sympathie que j'ai pour Ryan Reynolds ne suffit pas à rendre son perso, Guy, intéressant.


Guy est, à l'image du récit dont il est le protagoniste, une coquille vide. Une coquille vide avec le skin de Ryan Reynolds. Tous les autres persos sont ultra clichés, j'ai d'ailleurs la sincère certitude que Taïka Waititi a participé juste pour aider son pote, je n'ai aucune autre explication.
Les caméos de gamers font monstrueusement pitié, pas parce qu'ils sont dans le film même si je m'en serais plus que volontiers passé, mais à cause des lignes qu'on leur a donnés, ce sont littéralement les NPC du film, à se demander si ça n'était pas volontaire (mais j'en doute, naturellement).


Celui de Tatum était sympatoche. Celui de Chris Evans aussi, d'autant ils ont eu la candeur de ne l'importuner que pour une micro apparition. Micro apparition qui sauve le moment auquel il réagit, tant c'est forcé. Et ça ne s'arrête pas là. Ces quelques minutes sont d'ailleurs les pires du film, en collant dos à dos des refs au MCU et Star Wars. Sauf que c'est pas fini oh non ! Parce que foutre un sabre laser avec les sons et la BO de la licence ça suffisait pas, fallait que le scénariste de cette immondice s'auto-satisfasse le joystick en faisant hurler une poignée de spectateurs que oui ! C'est bien un sabre laser de la célèbre franchise Star Wars ! So awesome bruh !, et vas-y que je te fous une ref rapide sur Half Life, et une seconde après une ref à Fortnite, et le portal gun, tout ça devant un public toujours aussi faussement extatique. Malaise total.


Coté rythme, j'ai trouvé ça surprenamment long. Un moment j'ai pensé qu'il me restait 30min à tout péter mais non, j'étais à peine à la moitié du film. Le scénario aurait pu proposer des trucs intéressants, mais il s'arrête à leur surface et se contente de facilités déconcertantes comme la perte de mémoire de Guy qui dure 20min pour étendre le runtime ou les NPC qui acceptent bizarrement vite leur statut de NPC au discours de motivation alors que Guy était à deux doigts de la syncope quand Millie lui avait fait la révélation un peu plus tôt. Et je n'ose même pas aborder les incohérences tant ça m'effraie.


Le principe même du film était hyper intéressant.
Vous voulez savoir pourquoi ?
Parce que c'est littéralement celui de Matrix.


Un nobody paumé dans son quotidien ? Check.
Qui finit par gratter la surface d'une réalité dont il n'avait pas conscience ? Check.
Qui se "réveille" avec l'aide d'une personne pleinement consciente de la réalité et prend possession de tous les pouvoirs inimaginables de son monde afin de devenir le héros et lutter contre un ennemi qui n'a qu'un souhait : le supprimer car il représente une révolution ? Check, check, check et encore recheck.


Sauf que Matrix c'est excellentissime.


Ça ? Non.


Malgré tout, le film est tout de même parvenu, non sans peine, à me faire esquisser deux trois sourires en coin. Il m'a même fait souffler du nez une fois !


Et à la fin : si les NPC ont désormais une "conscience", à quoi ça va servir de jouer au jeu ? Tuer des gens qui sont quelque part.. réels ? Black Mirror too much ? Trêve de balivernes, calons un bô happy end et promettons encore plus de folies pour la suite.


Je n'ai donc vraiment pas accroché... hâte de voir comment ils vont faire pire.

Chernobill
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le 25 sept. 2021

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Chernobill

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