Les esprits n'ont pas été entendus

Quel dommage ! Il y avait tant d'idées et de potentiel dans ce "Brother Bear" !

Rien n'est absolument original, mais on y trouve un beau message sur notre rapport à la nature, certaines scènes fonctionnent plutôt bien et nous font vraiment ressentir le poids de la responsabilité de l'homme dans ses interactions avec les autres êtres vivants. J'adore la culture inuit et tout ce qui touche au chamanisme, ce qui ne gâte rien.
La fin parvenait à même prendre une voie pas si prévisible et qui a du sens avec le thème global.
Ce film avait donc tout pour me plaire.

Pourtant, pourtant...

Le graphisme fait vraiment pâle figure après un "Treasure Planet" brillant de mille feux visuellement. À côté, "Brother Bear" donne davantage l'impression de se trouver face à un "direct to dvd", tant l'animation est pauvre au niveau des décors, des textures, des mouvements, des expressions faciales... J'ai l'impression d'être revenue des années en arrière dans le style Disney, et pas pour le meilleur.

Le graphisme ne fait pas tout dans un film d'animation, mais le film ne parvient pas à combler ses manquements techniques par la mise en scène. Il n'y a rien d'horrible, ça se laisse bien regarder, mais presque rien ne vient nous marquer d'un point de vue purement iconique.
La scène de transformation par exemple, on est à mille lieux de la métamorphose de Bête dans "La Belle et La Bête". L'aurore boréale aux esprits manquent de majesté et de merveilleux dans sa représentation et mouvement. Trop de scènes semblent un peu rushées, comme l'affrontement entre Kinai et son frère à la toute fin.
On sent très fort le manque de moyens financiers pour ce film, et c'est vraiment dommage, car on n'atteint jamais l'émotion dont on ressent l'intention derrière le projet. Et les animaux trop cartoons avec leur humour bas-de-gamme qui sert de remplissage n'aident vraiment pas...

"Brother Bear" est un film qui est arrivé trop tôt ou trop tard. J'espère sincèrement qu'il aura un jour une chance de renaître sous une autre forme, tant toute cette culture et cet environnement méritent un écrin à la mesure de leur puissance d'évocation.
Pas catastrophique, mais il lui a manqué les moyens à la hauteur de ses ambitions.