Avec un titre pareil et une bande-annonce aussi plate, tout portait à croire que le film ne serait qu'une énième parabole sur les dangers d'Internet et les dérives des réseaux sociaux, avec force jump-scares et une morale lénifiante à la fin.


Il commence d'ailleurs ainsi, sautant à pieds-joints dans les archétypes (la jolie fille et ses faire-valoir, les pseudo-cours de fac, les soirées étudiantes, la fille gothique solitaire...). Mais il se révèle beaucoup mieux filmé (belle photo, décors originaux) et mieux écrit que le thriller horrifique moyen.


À l'exception du duo de policiers, les acteurs et personnages sont plutôt crédibles, notamment une Alycia Debnam-Carey tout à fait convaincante dans le rôle faussement archétypal de la jolie fille. C'est pour une fois l'héroïne elle-même qui est la fille populaire sur le campus (et non la pseudo-rivale à la cuisse légère).


Surtout, le rythme est parfaitement géré, la progression de l'intrigue ne se fait pas en dépit du bon sens. Il y a une histoire et un scénario, une logique qui se révèle peu à peu dans le fantastique, et une volonté de justifier chaque situation pour éviter de briser la suspension d'incrédulité.


Peu d'effets gratuits mais quelques scènes vraiment flippantes grâce à un jeu habile sur les clichés, détournés pour servir le propos de l'histoire.


Le plaisir que l'on peut prendre à regarder ce film se trouve peut-être en partie dans le fait qu'on ne suit pas un scénario qui utilise le fantastique pour finalement nous offrir une métaphore des dangers de l'addiction à Internet, mais un scénario qui utilise Internet comme simple moyen pour raconter une histoire fantastique (remise au goût du jour), parfaitement construite du début à la fin.


On peut bien entendu rester totalement détaché, surtout si l'on n'accroche à aucun personnage ou que l'on ne dépasse pas la pierre d'achoppement que représentent les "agents de la société", dont les réactions peuvent paraître un tantinet décalées, mais le tout est tellement bien emballé que lorsque vient le générique de fin, on a de grandes chances de ressentir plus de satisfaction que de frustration.


Au bout du compte, Friend Request se révèle de facture beaucoup plus classique que le conceptuel Unfriended, mais lorsqu'il va jusqu'à citer nombre de ses influences (Candyman, Blair Witch, Silent Hill...), cela ne l'en rend pas moins sympathique.

ycatlow
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le 23 nov. 2016

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ycatlow

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