Le film live action de Fullmetal Alchemist made in Netflix correspond en gros à la première partie de la (des) série(s) animée(s) —je parlerai pas des mangas ne les ayant pas lus—.
Deux éléments sont frappant dès le début du film. Premièrement, le cast entièrement japonais est compréhensible mais un peu bizarre dans cet univers ouvertement basé sur l’Allemagne du début du XXème siècle. Ensuite, les créateurs du film ont essayé de rester formellement le plus fidèle possible à l’oeuvre originale.
Cette trop grande fidélité est d’ailleurs un des gros problèmes du film. Beaucoup de plans sont des copiés-collés des animés, sauf que ce cela ne marche pas dans un live action. En effet, tout parait forcé. Un élément révélateur est l’utilisation du format panavision, utilisé pour le cinéma, et qui n’a rien à voir avec le 4:3 de la première série ou le 16:9 de la seconde, pourtant bien mieux adaptés aux écrans sur lesquels on regarde Netflix. Du coup, le cadrage n’est pas naturel du tout et au lieu de construire une dimension épique on se demandent ce que viennent faire ces bandes noires qui mangent l’écran.
Le jeu d’acteur, à quelques exceptions près, est improbable, manifestement aussi calqué sur l’anime. Sauf qu’un anime utilise nécessairement un des gestes et des éclats de voix plus marqués pour compenser le niveau de détail faible —comme au théâtre où le public est plus loin—. Imiter un animé en film est juste ridicule.
Si les costumes de militaires sont plutôt crédibles, celui d’Ed, avec sa perruque jaune digne d’un cosplay au rabais, est à mourir de rire. Mention spéciale aussi à Envy qui lui aussi ne démériterait pas à la Comicon de Monfion-sur-Orge. Les effets spéciaux sont hideux, et jamais on n’a l’impression que les créatures de synthèse sont présentes. En plus, les designs n’ont pas été adaptés au live action et on se retrouve en présence parfois de perles hallucinantes de ridicule.
Bref, Fullmetal Alchemist est un mauvais film qui se prend au sérieux et parfois très drôle malgré lui, entre le cast fullnippon, le jeu d’acteur fullsurjoué, les costumes fullridicules et les effets spéciaux fullgerbants. Un nanar, quoi —un peu long, d'ailleurs—. Si vous cherchez ce genre d’expérience très spécifique, vous ne serez pas déçu. Sinon, passez votre chemin.