Grand fanatique de la première heure de l'animé, quel plaisir de retrouver tous les doubleurs dans un long-métrage en live action.
Commençons par les points positifs, ce sera plus rapide.
Alphonse Elric est incroyablement bien reconstitué, sans synthèse, fidèle à l'identique, à l'instar des effets spéciaux repris du dessin animé, l'alchimie est plutôt dignement représentée, tout est crédible.
A part les acteurs. Même les doubleurs parviennent à être en dessous et s'ennuyer tant les personnages sont loin d'être respecté. Edward Elric est amorphe, sans émotion, aucun acteur ne s'investi. Ils balbutient, hésitent, restent penauds et timides.
L'histoire commence plutôt bien, même un peu trop car 2h15 pour résumer pléthore de centaine d'épisodes, avec autant de détails pour n'en être qu'au second épisode au bout d'une heure, on se demande comment on va s'en sortir.
Le film ne résume que les trois premiers épisodes en diagonale en ne traitant que 10 % des personnages. A peine concevable, comment peut-on avoir l'audace de retranscrire un des plus bons mangas sur grand écran en occultant l'antagoniste principal, le Führer King Bradley ?
Tout est bancal, et le jeu inexistant des acteurs finit par lasser, Edward est un pur héros, une idole, hyper charismatique et qui force le respect et l'admiration.
Les acteurs se ressemblent tous, personne n'a les traits qu'ils devraient incarner, cachés sous de grossiers cosplays & perruques. Et l'interprète d'Edward n'est pas crédible un seul instant.
Hormis sa voix française, celle du truculent Arthur Pestel, on finit par s'ennuyer.
Le film resterait bien sûr captivant pour quiconque n'aurait jamais suivi l'animé, s'il vivait relu de toute technologie dans une grotte aux tréfonds de l'Alabama, mais pour les adeptes c'est la panade, la débandade, la dégringolade, la mascarade.
Presque de quoi rendre malade. Et c'est vraiment dommage quand on voit les prouesses technologiques et la qualité des costumes, sans parler des décors grandioses, ils ne manquent pas de bons acteurs en Chine ni au Japon.
On croirait qu'un groupe de K-Pop reprend de la musique classique, c'est peine perdu !
On en attendait beaucoup, on ne demandait pas la lune mais un minimum d'investissement, de crédibilité et de trame scénaristique avec une fin bidon cousue sur le fil pour broder et torcher le tout, avec une conclusion sortie tout droit des abysses du néant que l'auteur n'a jamais écrite.
Après, ce que certains appellent une première saison, l'avant Brotherhood, lorsque la série allait plus vite que les mangas et que les scénaristes ont imaginé une suite et une fin est tout à fait honorable et pour le coup, sans avoir le choix.
Ils auraient du faire appel à la même équipe ou à l'auteur miséricordieux pour avoir une troisième histoire (si l'on ne tient pas compte des deux autres films d'animation) en parallèle tout aussi plaisante mais crédible quant au caractère des personnages et en suivant l'intrigue.
Bref, quand l'émerveillement fait place à la désillusion.