Attention, cet avis comporte ce genre de spoiler:
Si tu fais ce que le personnage fait à ses agresseurs à la fin du film, tu sors clairement du cadre de la légitime défense et de la proportionnalité des moyens de défense. Tu auras peut-être sauvé ta vie (et accessoirement celle de ta famille) mais tu passeras par la case prison.
Squatte moi si tu peux.
Un couple rentre de vacances et découvre que la maison familiale est squattée. On est en France, les squatteurs ont le droit de squatter. La petite famille doit décamper...au camping. C'est l'occasion pour le père de questionner l'usage légitime de la violence et de ce que c'est que d'être un bonhomme qui ne se laisse pas marcher sur les pieds.
Tu seras un homme mon fils.
La bande-annonce semblait promettre un film sombre, insidieux et furieux sur le recours à la violence face au sentiment d'injustice. Mais en guise de réflexion, le personnage principal se comporte comme un enfant pénible, tantôt mutique tantôt colérique puis en ado attardé en se lançant dans une quête où viril rime avec débile. Quand enfin il retrouve l'âge adulte, c'est pour mieux se vautrer dans cette violence décriée depuis le début. Parce que la virilité, c'était effectivement la capacité à retourner à l'état sauvage et à laisser libre court à ses sombres pulsions. Rappelons au passage que la virilité aristocratique au XVIIIème consistait à enfiler des bas de chausses et une perruque poudrée. Donc la virilité, c'est un peu ce qu'on veut en fait. Et son contraire s'il y a besoin. Au final, le plus viril des personnages est la femme du héros qui a le courage de se confronter aux problèmes et non de les fuir.
Au-delà du fond, il y a la forme. Paradoxalement, le film souffre du talent imagier de son réal. Les cadrages sont précis, les jeux de lumières parfaitement maîtrises. Le réal est capable d'asséner une idée forte en quelques plans. Mais n'ayant pas tant que ça à raconter, on a l'impression que le film se traîne. Impression renforcée par la percussion des cymbales qui donne des airs de thriller aux transitions entre des scènes qui ne font pas avancer l'histoire.
Moralité: parfois la bande-annonce suffit.