Et bien ce n'est pas avec ce piètre « Fury » que je vais me réconcilier avec Hollywood.
Pourtant tout était là pour me plaire. David Ayer réalisateur de l’excellent « End of watch » et du joyeusement bis « Sabotage », la seconde guerre mondiale, des batailles de tanks.
Hélas on déchante très vite devant les poncifs mélodramatiques et les personnages stéréotypés jusqu’au ridicule.
Logan Lerman joue les jeunes puceaux qu’il faut déniaiser, on lui apprend à être un guerrier en tirant dans le dos d’un bon père de famille désarmé (WTF ???) c’est quoi l’idée au juste ? Voilà ptit gars tu seras un bon : Djihadiste ? Tueur ? Soldat ? Acteur ? En fait non ! Y a pas d’idée dans le crâne du chef Bratt Pitt qui anone dans son accent chewing-gum des phrases aussi creuses que son tank.
« Un jour cette guerre finira, mais avant il y aura beaucoup de morts », lâche-t-il histoire de consoler le candide qui vient de perdre sa belle dans un bombardement. Bref des morts il y en a puisque Logan se transforme non pas en tueur mais en gamer de 12 ans et dégomme du boche virtuel et anonyme au commande de sa mitrailleuse, en lâchant des « Fucking nazis » pathétiques. Passons assez vite sur le reste du casting, Shia Labeouf qui chiale tout le long en citant la bible, Michael Pena qui joue les Mexicains de service, au détour d’une scène étrange il se croit même dans « Virus Cannibal » (si si !), John Berthal qui incarne la brute de service qui cache un bon camarade blablabla.
Bref on regarde ça tout en pensant à Samuel Fuller, Robert Aldrich, Sam Peckinpah, Kubrick ou même Spielberg, des cinéastes qui savaient filmer la guerre avec intelligence. Je recommande d’ailleurs au moins de vingt ans auquel cette idiotie guerrière est destinée de voir « La bête de guerre » ou « Lebanon » deux films de tankiste autrement plus ambitieux et originaux.