Fury
6.7
Fury

Film de David Ayer (2014)

Ok, je ne pars pas d’un point de vue objectif, parce que de 1, j’adore les films de guerre, et de deux, j’adore Logan Lerman. Jusqu’à Noé, j’en étais encore à me dire que ce gamin était un acteur à suivre de près. A présent, fini de jouer. Il est là, et on ne peut plus l’ignorer. Et je l’affirme haut et fort : Logan Lerman est le meilleur acteur de sa génération ! Il crevait l’écran dans 3h10 pour Yuma, il crevait l’écran dans Noé (ne parlons pas de Percy Jackson ou le monde de Charlie où il incarne de toute façon le héros), et il crève l’écran dans Fury, à tel point qu’on en oublierait presque que c’est Brad Pitt à côté de lui. Mais, de toute façon, c’est Brad Pitt à côté de lui, et Shia LaBeouf aussi, et les autres. Le casting est impeccable, et excellemment campé (manquerait plus qu’il se rate dans sa performance, l’ami Shia, avec tout ce qu’il a sacrifié de dignité pour entrer dans son rôle.) Faut dire, les personnages ont un peu plus d’épaisseur que dans un film de guerre classique. En même temps, là ils sont cinq, alors il ne fallait pas se contenter des clichés, même si on flirte pas mal avec. Mais chacun des acteurs arrive à leur apporter la nuance nécessaire pour ne pas en faire des caricatures de soldats. De la nuance, il y en a aussi dans le traitement de l’ennemi. Et ça, c’est bien ! On suit le point de vue de Norman (interprété par Logan), pacifiste et humaniste profond, qui voit en l’ennemi autre chose que de la chair à canon, qui distingue les allemands des nazis, et qui peine à tuer les méchants, simplement parce que ce sont des êtres humains. Quelle humanité, et quelle sensibilité (sans virer à la chochotte attitude), dans un film de guerre !
La forme assure tout autant, le cadre, la photo, la musique, tout est bon !
Un seul bémol tout de même : viva l’Amérique oblige, le film n’évite pas les écueils religieux, avec les sermons à deux balles et les moments d’émotions à base de citations bibliques. Certes, l’un des soldats est un dévot patenté (à tel point qu’il se fait appeler La Bible), mais quand Brad Pitt s’y met alors qu’il semblait s’en foutre tout le long du film, on a presque envie de sortir du blindé pour se suicider. Dans un moment d’action comme le final (magistral) où ça déglingue de tous les côtés, ce n’était a-bso-lu-ment pas nécessaire.
Mais globalement, l’amatrice en moi en a eu pour son argent, et le non-fan des films de guerre peut également y trouver son compte, puisqu’il s’agit avant d’une histoire d’Homme dans un microcosme (le tank), ou comment un petit jeunot innocent finit par se faire appeler « Machine ».
Octobell
8
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le 14 nov. 2014

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