Question : « quel est ce grand symbole du patrimoine français dont "G.I. Joe" nous invite à voir la destruction ? » La Tour Eiffel, me diriez-vous, vous appuyant avec certitude sur les bandes annonces du film ? – FAUX ! – C’est notre système de sécurité sociale ! En effet, à prendre en compte ceux qui finiront aveugles face à ce déluge stroboscopique ; ceux qui devront être hospitalisés pour cause de montage épileptique ; mais aussi ceux qui finiront sourds face à l’avalanche d’explosions et de musiques tabadoum-tsoin-tsoin ; sans oublier tout ceux qui s’enfileront trois tubes d’aspirine pour avoir subi 2h de tout ça ; "G.I. Joe" fera du trou de la sécu un véritable trou noir. Seul façon d’y réchapper : le rire. Car oui, on peut rire de certaines scènes qui atteignent parfois des summums de ridicule (la palme allant à la jeunesse de Storm Shadow – des images d’Epinal comme ça, j’en veux tous les jours !). Mais avouons-le, l’ensemble est quand même assez lamentable, et on s’en désole presque. D’un côté, on apprécie quelques surprises de casting comme notre Saïd Taghmaoui national, ce cher « bittersweet » Lee Byung-Hun adoré, ou bien encore le flippant Adewale Akinnuoye qui campe le rôle d’Adebisi dans la série culte "Oz". De l’autre aussi, on remarque bien quand même qu’on ne cherchait pas forcément à se foutre de nous et qu’on a voulu jouer la carte du divertissement punchy sans prise de tête jusqu’au bout. Seulement voilà, la prise de tête, elle est pour le spectateur au final tant les gros sabots de Stephen Sommers nous ont martelé la cervelle. Qu’on dise tout le mal que certains pensent de lui, mais n’est pas Michael Bay qui veut. Pour ceux qui espéraient là le blockbuster de l’année, c’est raté.