Gainsbourg, etcetera

Voilà donc le film tant attendu sur l'Homme à la tête de chou.On s'attendait à un biopic classique mais ce ne sera pas vraiment le cas. Bien entendu,le film suit une chronologie banale mais divers éléments font sortir ce film des sentiers battus. D'une part,l'utilisation d'un double qui entretient un dialogue avec Gainsbourg durant une longue période de sa vie.D'autre part,le fait de ne jamais savoir si telle ou telle scène est véridique. Cela amène cette œuvre à un autre niveau que celui d'un biopic comme tant d'autres.Mais paradoxalement,c'est aussi une faiblesse. On peut s'extasier devant la reproduction d'un cabaret dans les années 50 ou d'une salle de concert dans les années 80,...
Mais pas pour autant envers certaines scènes qui souffrent de rythme ou de longueurs.une vingtaine de minutes de plus auraient peut être été bienvenues.On a la malheureuse impression,à partir d'un certain point,de ne voir qu'une succession de sketch mettant en scène Gainsbourg et les différentes femmes de sa vie.
L'incarnation n'est pas le problème;les actrices sont toutes excellentes (mention spéciale à Laetitia Casta et la regrettée Lucy Gordon),mais la sensation de passage rapide ennuie quelque peu.Et la fin semble un peu expédiée.
J'aurais aimé voir l'affection particulière que lui portait la jeune génération et son rapport avec ses enfants.Une chose est en revanche réussie incroyablement,il s'agit de la lente et implacable transformation de Gainsbourg au fil des années.
Le travail d'Eric Elmosnino est à tout point de vue fracassante.Et cela change de voir un biopic montrant le changement du héros au fur et à mesure pour l'amener à ce que j'ai connu par la télévision et interviews.Il s'agit donc d'un premier film original,regorgeant d'idées mais pâtissant d'un montage quelquefois malencontreux.