Il y a des films comme ça qui font renaitre en vous cet amour pour le cinéma d'arts martiaux de Hong-Kong, parfois juste par leur simplicité, leur sincérité. A l'heure où la dernière décennie nous a gavé à en vomir de grandes fresques historiques à gros budgets souvent plus fumeuses qu'autre chose et de pseudos Wu-Xia-Pian pas franchement toujours au top (qui a dit Stormriders 2 au fond ?), des films comme Gallants font franchement du bien !

Kung Fu Hustle de Stephen Chow a lancé la mode de ressortir de « leur placard » des vieux briscards des années 70, avec en méchant emblématique l'excellentissime Bruce Leung. D'autres plus petites et rafraichissantes productions ont suivi le pas comme les sympathiques Kung Fu Fighter et Kung Fu Chefs de Ken Yip, toujours avec ce dernier, ou encore les déjà moins bons Kung Fu Mahjong de Wong Jing.
Gallants pousse la chose encore plus loin avec carrément la quasi-totalité du casting principal composé de vieux de la vieille. Jugez-en par vous-même : Bruce Leung donc, Michael Chan (The Club), Chen Kuai Tai (Le Justicier de Shanghaï), Lo Meng (5 Venins Mortels), Goo Goon Chung (Le Sabre Infernal), et même Siu Yam Yam, ex-actrice très glamour des années 70 qu'on a pu voir par exemple dans Les Anges de la Mort.
Et c'est sans parler de l'excellent Teddy Robin Kwan (Double Dragon, Legend of Wisely) qui incarne ici le rôle d'un grand maître du Kung-Fu, à la fois sénile, dragueur et violent, qui sort de 30 ans de coma et qui se croit encore 30 ans en arrière.

Et c'est sans doute son personnage qui créé tout l'aspect comique de Gallants. Le voir confondre un peu tout, faire des caprices parce qu'il n'a pas ce qu'il veut, balancer des grosses tourtes à ses disciples ou même simplement draguer des minettes plus jeunes de 30 ans, est parfois à mourir de rire et son cabotinage reste toujours très juste.
Les personnages, aussi simples qu'ils soient (le maitre, les élèves, le clan adverse,...) sont vraiment attachants. Même ce jeune héros, trouillard, timide, qui a envie d'apprendre les arts martiaux pour qu'on arrête de l'importuner, tire son épingle du jeu. Le film arrive même parfois à nous émouvoir, notamment avec une fin surprenante, qui transpire les principes de bases qu'essaient de nous inculquer les arts martiaux. Certains risquent d'être déçus, mais les amateurs sauront apprécier.

Parce que oui, Gallants reste avant tout un film d'arts martiaux, et on sent que son duo de réalisateurs, Derek Kwok et Clement Cheng (The Moss, The Pye-Dog), a eu vraiment envie de bien faire et de rendre hommage à ce genre si prolifique durant les années 70 et 80. On retrouve tout ce qui le caractérise : entrainements durs sur des hommes de bois, les chorégraphies très réalistes et une façon de filmer à base de longs plans et de zooms très rapides sur les visages. Ici, pas de câbles ni de combattants qui volent, c'est du pur kung-fu.
Chen Kuai Tai et surtout Bruce Leung nous montrent que malgré leur âge ils en ont encore dans le ventre et lèvent encore bien leurs guiboles dans des combats très agréables à regarder, très intenses, et qui s'enchainent vraiment bien sans qu'on ait l'impression qu'ils arrivent comme un cheveu sur la soupe. L'affrontement final vaut à lui seul le coup d'œil et finit de nous convaincre que le chorégraphe Yuen Tak qu'on ne présente plus (Fong Sai Yuk, Il Etait une Fois en Chine 3) fait encore et toujours des merveilles.

A n'en pas douter, ces petits films qui sentent bon les années 70/80 quel que soit leur style : Champions, Kung Fu fighter, Bad Blood ou encore Gallants donc, font un bien fou à voir. Les deux réalisateurs, découverts par Andy Lau via sa Société de Production, vont être à suivre de très près s'il leur prend l'idée de continuer sur leur lancée. Ils nous prouvent qu'on peut encore faire du neuf avec du vieux et on attend impatiemment leur prochain film !
cherycok
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le 22 nov. 2011

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