Nuit sans réelle folie

Le sujet avait l'air vraiment sympa, l'univers du jeu ayant toujours été pour moi assez stimulant. Malheureusement, je n'avais pas trop tilté qu'il s'agissait des réalisateurs de « Vive les vacances », ce qui ne promettait pas une grande subtilité dans le traitement : cela n'a pas raté. Alors je ne vais pas non plus être trop sévère : c'est plutôt bien rythmé, un ou deux rebondissements sont assez inattendus et quelques scènes vraiment drôles, certaines répliques valant franchement le détour, tout comme une interprétation d'une qualité bluffante : la ravissante Rachel McAdams, bien sûr, mais surtout les seconds rôles : Lamorne Morris, Kylie Bunbury et Sharon Horgan sont particulièrement excellents. Dommage que Jonathan Goldstein et John Francis Daley se soient sentis obligés d'être aussi lourds à de nombreux reprises, mettant vraiment à mal ce potentiel réel, à base de mise en abyme et de jeux entre réel et fictif, parfois efficace, parfois paresseuse.

Que les réalisateurs n'aient pas voulu se plonger dans un exercice de multiples interprétations vertigineux, je peux le comprendre. Mais là, on est régulièrement dans le carrément basique, à base de blagues potaches frôlant à plusieurs reprises la vulgarité. Loin de la grande partie trompeuse jouant des apparences pour nous balader de bout en bout, on a surtout une grosse comédie sans réelle envergure, exploitant cette belle idée au minimum syndical, très loin du potentiel de départ. Maintenant, si vous acceptez « Game Night » pour ce qu'il est, un divertissement pêchu et délirant, doté de quelques scènes valant vraiment le coup d'œil

cela peut passer. Dommage que même à Hollywood désormais, les belles idées de comédie se transforment en gros divertissement formaté, heureusement sauvé ici par un minimum de savoir-faire. Un peu court, quand même.