Sixième opus des aventures de Gamera, celui-ci bénéficie d'une petite réputation malgré une saga déjà en perte de vitesse. Par opposition au second (Barugon), nous sommes embourbés dans la formule Gamera : celle d'un film pour enfants, avec chanson à la gloire d'un Gamera métamorphosé en héros invincible (ce n'est pas comme s'ils avaient essayé de l'envoyer sur Mars dans le long-métrage d'origine), et comme personnages principaux des gamins, de préférence un Japonais et un Occidental japonophone. Pour ne rien arranger, Gamera contre Jiger se situe à la limite de l’œuvre de propagande pour l'Exposition Universelle de '70, et pour les protagonistes, il ne fait aucun doute que la tortue géante les aidera à protéger le site d'Osaka; ou, du moins, qu'elle les aidera à protéger le pavillon soviétique et la Tour du Soleil, puisque ce sont les seuls éléments reproduits en maquettes.


L'histoire elle-même commence lorsque, pour les besoins de l'Expo, une équipe de scientifiques vient déplacer une statue d'une île du Pacifique, en accord avec les autorités locales mais contre l'avis d'un attaché culturel, qui prédit qu'une malédiction s'abattra si la statue est déplacée. Une île tropicale, une prophétie ; si vous êtes un habitué du genre, vous savez ce qui va se passer : un Kaiju va être libéré, en l'occurrence Jiger, sorte de monstre préhistorique avec quelques facultés bien senties. Et, comme de bien entendu, le voilà parti pour Osaka, où a été envoyée la statue.


Le générique de début m'a fait très peur, puisque constitué uniquement de stock shots des précédents volets, nous montrant Gamera combattre Barugon, Gyaos, Viras, et Guiron... Cela sent les économies. Alors que dans les faits, pour ce qui est du budget, le film n'a semble-t-il pas à rougir ; il y aura bien une très courte reprise de Gamera contre Barugon, mais à part ça, les maquettes sont réussies, le costume du nouvel antagoniste aussi, donc absolument rien de honteux. Ce qui rend ce générique d'autant plus frustrant, tant cela parait mesquin de la part du studio.


Les deux gamins sont presque supportables - même si j'ai trouvé la petite sœur de l'Occidental plus attachante, sans doute car son Japonais est plus fluide que son frère - et passé le ridicule consécutif à la morale guimauve, aux poteaux électriques utilisés comme boules quies, et à l'image de "Gamera sauvant l'Exposition Universelle", il s'agit d'un bon film de Kaiju. Déjà, car l'idée de l'Expo n'est pas mauvaise en soi ; cela permet de voir quelques pavillons, et cela ancre radicalement l'histoire dans son époque. Ensuite, Gamera contre Jiger est tout simplement bon en tant que Kaiju eiga : les effets spéciaux sont suffisamment travaillés pour donner du cachet aux scènes de combat, lesquelles sont par ailleurs bien réalisées et chorégraphiées ; et ce qui se passe entre les confrontations n'est pas désagréable à suivre, avec un ou deux retournements plutôt bien trouvés.


Pas le meilleur Gamera, dans la mesure où Gamera contre Barugon est juste supérieur à tout point de vue, mais un représentant tout-à-fait honorable de la saga.

Ninesisters

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