J'adore Zach Braff, c'est probablement l'un de mes acteurs favoris, de part son côté touchant, son attrait pour l'absurde et son honnêteté qu'on peut lire directement sur son visage. Son personnage me parle beaucoup, capable d'être un ange comme un véritable connard fini. Un personnage humain.

Ici Zach garde cet aspect qui me plait tant. Un mec un peu discret, qui sait pas trop ce qu'il fout là ni à quoi rime sa vie. Ça agacera certains, ce côté calimero, mais il me plait. On pourrait presque dire qu'il à les même traits de caractères que dans Scrubs, le côté absurde en moins. Le héros venant de perdre sa mère, il retourne dans son bled paumé d'où il était sorti pour retrouver un sens à sa vie.
C'est très classique, typique d'un film indépendant américain ou l'homme se cherche et fera obligatoirement une rencontre qui changera le cours de son existence. Mais ça fonctionne durant la première partie du film car on découvre au fil du temps ces personnages atypiques et représentatifs d'une génération paumée qui s'emmerde dans la vie. Des gens sans emploi, riches ou pauvres et qui ne trouvent absolument aucun plaisir dans ce qu'il effectuent. D'autant plus que le ton garde un peu de cet humour absurde propre au personnage et qui nous fera régulièrement sourire tant l'on ressent parfois un dépaysement certain.

Le problème de Garden State se situe dans sa volonté d'émouvoir avec des ficelles déjà trop utilisées dans le cinéma, surtout indépendant. Déjà, de par le fait qu'on sait d'avance comment les choses vont évoluer. Malgré quelques surprises ou révélations au coin du feu, Garden State ne surprend pas car il se base sur une structure narrative très linéaire sur fond de musiques, certes très bien choisies, mais aussi très mièvres. Cette structure et ce côté prévisible empêche d'ailleurs le spectateur de ressentir de vraies émotions, le scénario, à part le personnage de Zach, ne cherchant pas à approfondir le côté psychologique de ses protagonistes.
On passera donc d'une scène censé nous attrister à une scène drôle, et ainsi de suite, le tout ponctué entre les deux de passages musicaux aux paroles équivoques. Ici se situe le souci de Garden State, à trop vouloir faire bien, ça reste TROP bien, et ça ne va pas plus loin.

Le film est d'ailleurs si simple que même sa réalisation, honnête mais sans plus, ne bouleverse pas. Braff essaie de s'imposer en utilisant divers effets de style comme l'avance rapide, la première personne ou bien en nous proposant des plans esthétiquement peu utiles, ce qui renforce cette sensation de vouloir à tout prix faire un film d'auteur pour impressionner, montrer son savoir faire et son ingéniosité.

Garden State n'est pas raté car il reste honnête et plaisant à suivre, malgré sa mièvrerie, sa psychologie peu inspirée ou ses scènes clichées, mais il reste trop propre et simplet. A vrai dire, et c'est d'ailleurs pour cela qu'il me plait malgré tout, il ressemble à ce que j'ai en tête quand j'ai l'ambition de réaliser. Un film qui ne bouleverse rien, qui fait même très adolescent dans ses idées et dont ses plans très propres donnent au tout cet esprit indépendant et bien élevé. La différence étant que j'en ferait plus un court-métrage de vingt minutes qu'un long d'une heure quarante ou l'on peine à comprendre où le film veut nous emmener, les différentes séquences étant un peu toutes collées les unes aux autres.
Florian_Bodin
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le 4 mai 2013

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Florian Bodin

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