Dire que je suis un énorme fan du "Convoyeur", dire qu'encore récemment j'ai découvert "Cortex" avec plaisir : je ne m'attendais pas à une telle déception de la part de Nicolas Boukhrief, qui signe un polar méchamment raté, sauvé du naufrage total par une réalisation propre.
En effet, on a droit a quelques plans urbains nocturnes de belle facture (après c'est le b.a.-ba en matière de récit policier), et les deux dernières longues séquences de suspense (au commissariat puis dans la villa) apportent leur lot de tension - hélas à un moment où le spectateur n'y croit plus depuis belle lurette.
Car pour faire tenir un polar français à visée réaliste, on ne peut pas se permettre qu'autant d'éléments du script apparaissent aussi peu crédibles, sinon ça ne tient tout simplement pas la route.
Or depuis le postulat scénaristique de départ jusqu'à la fusillade finale, en passant par la romance téléphonée entre les deux héros, les méchants en carton ou encore la drogue jaune fluo, tout ou presque sonne faux dans "Gardiens de l'ordre".
L'interprétation ne relève pas franchement le niveau, entre un Fred Testot pas très à l'aise, une Cécile de France transparente (et arrêtez de vouloir la faire passer pour une femme fatale, bordel!), un Julien Boisselier au costard trop grand pour lui, les seuls comédiens qui assurent à peu près sont les autres flics (Stéphane Wojtowicz, Nicolas Marié, Nanou Garcia).
Et comme en prime les dialogues sont également sans relief, voire embarrassants (et plutôt rares de toute façon), "Gardiens de l'ordre" est définitivement un film à éviter dans la filmographie de Boukhrief.
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