Attention chef d'oeuvre ! Un film qui porte bien son nom

Le scénario est de Coppola. Avec ça, je me disais d'emblée qu'on était bien parti. Mon optimisme a été récompensé.

Pourvu d'une photographie ultra léchée, "Gatsby le magnifique" vous transporte dans le New York des années 20. Plus précisément, il vous immerge au cœur d'une société embourgeoisée et pleine de vide, reniflant l'avant krach de 29 à plein nez : réceptions fastueuses pleines de parasites désœuvrés dans tous les recoins de la villa du Maître, sur fond de charleston.

Parmi la masse grouillante de personnages opportunistes se détachent celui de Sam Waterston (l'acteur brillant de "la déchirure"), étonnant de sincérité, et, bien entendu, celui de Gatsby, brillamment incarné par Robert Redford. Côté casting, on peut aussi admirer la beauté de la sublime Karen Black ("Easy Rider") et la performance de Loïs Chiles ("Rolling thunder").

Qu'on se le dire, l'amour tient une place centrale dans l'histoire, avec une approche plutôt romantique, en ce sens qu'un ensemble d'embûches le rendent impossible.

Attention, pour autant, le film ne vire jamais au cucuïsme de remplissage comme le sot "temps de l'innocence" de Martin Scorsese qui n'avait rien de mieux à offrir que la vie de deux benêts Michelle Pfeiffer et Daniel Day-Lewis se regardant dans le blanc des yeux deux heures durant.

Non, non, loin s'en faut, au-delà de l'amûr, "Gatsby le magnifique" demeure une satire sociale profonde emplie de cet esprit satirique des années 70 abondamment exposé dans "Macadam cowboy". Il propose une vraie réflexion sur la vacuité d'une société qui s'ennuie, à la manière de la "Dolce Vita" de Fellini, mais en allant encore plus loin grâce à un final majestueux.

J'ajouterai qu'il pose plein de questions existentielles : peut-on rattraper le passé ? Dans quelle mesure peut-on envisager une seconde chance en amour ? Jusqu'à quel point peut-on poursuivre ces rêves ? Quelles sont les valeurs d'une vie réussie ?

Ici, l'appellation de "chef d'oeuvre" n'est pas usurpée. Si vous en doutez, regardez le film et venez m'en parler. Je vous attends.
Zardu
9
Écrit par

Créée

le 27 nov. 2014

Critique lue 726 fois

5 j'aime

1 commentaire

Fitch zardû

Écrit par

Critique lue 726 fois

5
1

D'autres avis sur Gatsby le Magnifique

Gatsby le Magnifique
SeigneurAo
5

Magnifique, magnifique... Disons correct quoi

Un sentiment mitigé. L'envie de lire le bouquin, certes. Mais pour ce qui est du film, c'est moins clair. Pour commencer, il est apparemment directement calqué sur le livre dont il s'inspire, jusqu'à...

le 16 août 2011

14 j'aime

10

Gatsby le Magnifique
Thomas_Dekker
7

Gastby ou le film-roman.

J'avais peur, très peur. 6.4 de moyenne, 5.8 pour les éclaireurs. C'est d'autant plus faible que Gastby est un film des années 1970. Devant l'insistance de mes amis, je finis par accepter de le...

le 13 mai 2013

13 j'aime

2

Gatsby le Magnifique
Ugly
7

Grandeur et décadence des "Années Folles"

Le roman célèbre de Francis Scott Fitzgerald publié en 1925, a déjà fait l'objet de 2 adaptations en 1926 et 1949 que je n'ai pas vues ; je ne peux que comparer avec la version de Baz Luhrman en 2013...

Par

le 8 avr. 2018

11 j'aime

6

Du même critique

Gatsby le Magnifique
Zardu
9

Attention chef d'oeuvre ! Un film qui porte bien son nom

Le scénario est de Coppola. Avec ça, je me disais d'emblée qu'on était bien parti. Mon optimisme a été récompensé. Pourvu d'une photographie ultra léchée, "Gatsby le magnifique" vous transporte dans...

le 27 nov. 2014

5 j'aime

1

Sept jours en mai
Zardu
9

Rod Serling Meets Frankenheimer : tuerie à l'arrivée !

Ah la bombe de tuerie atomique que c'est ce film. Woao, j'en suis encore tout émoustillé. Faut dire que je suis un fan inconditionnel de Rod Serling. J'ai vu et revu les 155 épisodes de Twilight zone...

le 27 juin 2014

5 j'aime

L'Échelle de Jacob
Zardu
9

L'un des meilleurs films de guerre jamais réalisés

J'ai coutume de penser que l'ellipse et les images furtives sont bien plus efficaces que les gros plans didactiques dès qu'il s'agit de foutre les boules et de terroriser en profondeur. "L'échelle de...

le 28 avr. 2014

4 j'aime

1