Un chef d’œuvre littéraire passé à la moulinette hystérique de Baz Luhrmann. Bien penser à se munir de son tube d'aspirine. Rythme effréné, ambiance orgiaque, débauche de figurants, musique assommante... au bout de 10 minutes, on retrouve le syndrome nauséeux de Moulin Rouge sans même savoir que le réalisateur est le même. A son actif, on reconnaît sa patte. D'un autre côté, il a bien saccagé le bouquin, dont je garde pourtant un excellent souvenir. Lecture de jeunesse, en anglais, certes, mais qui ne méritait pas un acharnement pareil. Le rôle de Tobey Maguire est d'une creusitude rarement atteinte : sa qualité de témoin semble le dispenser du moindre dialogue d'importance; il se contente de traîner sa menue stature et son bec en biais d'un plan à l'autre, comme le logo d'un sponsor encombrant. Heureusement que l'histoire est solide et le propos profond parce que, sinon, cette accumulation sordide d'effets bon marché trop appuyés serait juste pathétique.