C'est pas terrible.


En fait, c'est superficiel. Au final, Inthepanda propose beaucoup de points de vue, comme pour affirmer une certaine neutralité et une réflexion... sauf que compiler une série de points de vue n'aide pas vraiment à se forger la sienne. C'est d'ailleurs quand l'auteur essaie de dégager une position à partir de tout ce qu'on a entendu qu'il se casse le plus la gueule : ses réflexions paraissent idiotes (comment peut-on généraliser sur base d'une dizaine d'avis), redondantes (il a quelques a priori qu'il continue de revendiquer) ou déconnectées (parfois on se demande pourquoi il part dans cette direction). par moment, il part sur des idées qui semblent improvisées et qui n'aboutissent à rien (comme la place de la femme réalisatrice dans le cinéma, il faudra donc entendre le point de vue peu surprenant d'une seule intervenante).


Le tout est donc assez anecdotique, parce qu'on ne dégage pas vraiment une idée générale (ce que je prends pour une absence de prise de risque) et que l'on ne fait jamais que suivre une série de points de vue différents (quand on décide d'ignorer les interventions inutiles de l'auteur). Et en même temps, cette multitude d'avis est assez intéressante, parce que ce sont des réalisateurs/auteurs/producteurs qui parlent depuis leur propre expérience. Il est simplement dommage que ces informations soient lâchées de la sorte : plutôt que de poser une question, voire toutes les réponses, puis une autre question, toutes les réponses et ainsi de suite, il aurait été plus intéressant de dresser des portraits de cinéastes. Forcément, on s'éloigne de la question générale, mais comme elle n'est pas si intéressante que ça au final, ç 'aurait simplement pu être une mini-série sur des acteurs du cinéma de genre, avec des questions communes à tous mais aussi, bien sûr, quelques questions plus spécifiques (l'occasion d'aborder un thème particulier en fonction du réalisateur invité?). Mais bon, ce n'est pas ce qu'on a, on a juste une suite d'interviews ne menant à rien de très concret.


La mise en scène n'est pas foulée, évidemment, on se tape la tronche des cinéastes. SI ce n'était que ça, ça passerait. Mais Inthepanda aime beaucoup les effets ringards qu'on ne retrouve plus que dans les émissions de téléréalité (Inthepanda qui marche sur un sentier/ Inthepanda qui marche sur un ponton de bois/Inthepanda qui marche dans un pré), ce qui rend le tout assez nanardesque : on se marre un peu, on se dit : merde, il a pas osé quand même. Quelque part ça divertit. Donc c'est bien. Mais ça paraît tout de suite très égocentrique et ça démontre également que le bonhomme ne sait pas quoi mettre pour illustrer le texte. Ceci dit, j'ai cru que ça allait être pire quand, pour un des premiers intervenants, le réalisateur se met dans le champs via un miroir (c'était p'tet pas fait exprès, mais quand même, on avait pas besoin de le voir surtout qu'il bouge beaucoup... mais c'est pareil aussi pour ses interventions sonores imprévues, comme quand il rebondit sur un propos ou se marre, tout simplement... comme le micro n'est pas prévu pour capturer sa voix, on entend juste sa voix de loin, ce qui est assez con).


Bref, pas terrible ce docu !

Fatpooper
4
Écrit par

Créée

le 27 oct. 2018

Critique lue 641 fois

5 j'aime

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 641 fois

5

D'autres avis sur Genre c'est du Cinéma ?

Genre c'est du Cinéma ?
GuillaumeL666
6

C'est toujours compliqué de parler d'un film parce que...

Victor Bonnefoy est un vidéaste pour lequel j'ai pas mal de sympathie. Même si depuis bientôt un an je trouve ses vidéos tristement creuses et trop prétentieuses pour être vraies (ajoutons à cela une...

le 30 mai 2018

6 j'aime

Genre c'est du Cinéma ?
Fatpooper
4

Pas mon genre

C'est pas terrible. En fait, c'est superficiel. Au final, Inthepanda propose beaucoup de points de vue, comme pour affirmer une certaine neutralité et une réflexion... sauf que compiler une série de...

le 27 oct. 2018

5 j'aime

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55