Fortement remarqué grâce au culte inattendu voué à son étrange Napoleon Dynamite, et après un passage dans l'univers de la lucha libre avec l'excellent Nacho Libre, Jared Hess livre cette fois son hommage ultime à tout un pan de la science-fiction. Celle barrée, fun, ambitieuse, généreuse et ouvertement kitsch.


Démarrant son film par un magnifique générique sur fond In the Year 2525, Jared Hess, accompagné de sa femme au scénario, nous offre une galerie de personnages dont lui seul à le secret, une avalanche de beautiful losers au look délicieusement ringard et au regard torve, allant d'un héros benêt et naïf à un auteur/gourou en perte de vitesse, en passant par un improbable réalisateur du dimanche ou une mère aussi aimante que couturière très particulière.


Des personnages dont on commence naturellement par se moquer, mais qui finisse par devenir terriblement attachants, voir même touchants, notamment dans les rapports compliqués d'une mère couveuse et de son jeune écrivain de fils. Des protagonistes interprétés avec talent et surtout, avec un incroyable sens de la dérision par des comédiens s'éclatant comme des petits fous. On retiendra surtout les numéros complètement suicidaires (donc géniaux) de Jemaine Clement en croisement raté de George Lucas et Stephen King, et d'un Sam Rockwell hilarant en aventurier imaginaire au look pour le moins... spécial.


Bien que déroulant une intrigue convenue, Gentlemen Broncos parvient toujours à surprendre grâce à son ton unique et à sa folie ambiante. Gigantesque déclaration d'amour à l'univers fantaisiste qu'il dépeint et à la création en tant que telle, qu'elle soit littéraire ou graphique, le film de Jared Hess est également très drôle, notamment lors des séquences volontairement fauchées mettant en scène les élucubrations de son auteur en herbe ou de l'auteur de best-sellers qui tente de le spolier.


Passé inaperçu à sa sortie en salles, Gentlemen Broncos est une attachante fantaisie à découvrir d'urgence, un hommage aussi cinglé que sincère à la contre-culture et aux oeuvres bricolées, un délire ô combien sympathique bénéficiant d'une bande originale du tonnerre et d'un casting incroyablement con.

Gand-Alf
8
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le 8 sept. 2015

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