Going Nowhere

Je ne peux pas m'empêcher d'être déçu après avoir visionné ce film. Non pas que j'en attendais quelque chose de particulier parce qu'on m'avait conseillé ce film, mais parce que voilà, il est vraiment en deçà de ce qui sera fait par Van Sant plus tard (dont Elephant en 2003 et Last Days en 2005.

Gerry et Gerry marchent, vers une destination connue d'eux seuls. A un moment ils en ont marre, font demi-tour et se perdent. En gros, voilà sur quoi Van Sant étire son scénar pendant 1h30. Autant dire que c'est une (assez) grosse déception. Même si les films de VS ne sont pas réputés pour leur scénario, il y a au moins une trame. Ici, heu... Deux types marchent dans un désert et basta. C'est faible. C'en devient même triste.

La quasi-totalité de ma note est à destination de l'esthétique du film, qui m'a permis de rester jusqu'à la fin sans fermer définitivement les yeux et laisser mon PC tourner seul toute la nuit. Il y a un truc dans l'atmosphère du film qui lui donne sa contenance. Paradoxalement, ce film est vide, hein, vous aurez remarqué. Le paysage du désert permet de donner cette atmosphère extra-terrestre au film. Chacun des plans donne un paysage différente, s'éloignant toujours un peu de la civilisation et plongeant toujours plus dans la désolation (on passe d'une ballade en forêt à un désert de sel).

L'absence de dialogue n'est pas un problème, le film ne reposant sur quasiment rien de concret, y'a pas besoin d'en faire des caisses de ce côté. Par contre, là où ça pèche, c'est qu'il y a beaucoup (trop ?) de longues plages de silence. Une sorte de musique d'ambiance (au sens large hein, j'veux dire des morceaux sans paroles) aurait pu renforcer la cohérence du film.

Je me suis surpris, plusieurs fois, à être focalisé sur le film et en même temps sur mes pensées. Pas comme de l'ennui. Plutôt comme si les deux hémisphères de mon cerveau tournaient en solo, chacun de leur côté.