Black and White America

Très sympa le film. Mélange malin entre "The Stepford Wives", "Stitches", "Seconds" et "Night of the living dead". On m'a révélé le twist avant que je ne découvre le film, ça ne m'aura pas empêcher de l'apprécier.

L'intrigue est bien ficelée. Peut-être que les auteurs en disent trop sur la fin, peut-être aussi que le massacre de fin n'est pas aussi jubilatoire qu'espéré. N'empêche que c'est bien écrit, les éléments sont bien amenés, bien exploités. L'horreur vient de cette ambiance bizarre, une forme de racisme assez étrange à regarder, inhabituelle, c'est de là que le côté glauque survient. Les personnages auraient pu être mieux construits, au final, le plus mémorable reste l'alter ego du scénariste, les autres étant moins caractérisés (ou alors la caractérisation est peu exploitée, ce n'est jamais qu'une attitude et pas un ressors narratif). L'action et le gore (si on peut appeler ça gore, il n'y a pas grand chose de montré) n'arrivent qu'en fin de métrage mais ça passe bien, le récit est suffisamment nourri pour tenir bon jusque là.

La mise en scène est sobre, stylisée, efficace. Le découpage ne fait jamais défaut à l'action, on voit tout ce qu'il faut voir. Il y a même des hors champ bien exploités. Dommage que le travail sonore ne soit pas plus approfondi surtout quand c'est si utile à l'intrigue. Les décors sont chouettes, peut-être pas assez exploités mais reconnaissables. Les acteurs sont bons, d'ailleurs c'est une bonne chose que la production ait jugé Eddy Murphy* trop vieux pour jouer le rôle principal (je l'aime bien mais je ne pense pas qu'il aurait pu faire oublier sa tête voire même délivrer une interprétation aussi intense). Enfin, la bande son, jamais envahissante mais classique dans son utilisation et contemporaine dans son orchestration, est plaisante.

Bref, j'ai passé un bon moment !

*l'anecdote amusante, c'est que c'est envoyant un sketche de Eddy Murphy que l'auteur a eu l'idée de son film : dans le sketche, Eddy y parlait de la fois où il a rencontré la famille de sa petite amie blanche. D'autres éléments ont influencé le scénario, dont "The stepford wives" et "The night of the living dead", mais aussi les élections de 2008 durant lesquelles une des questions soulevées était : est-il mieux d'avoir un président noir ou femme ?