Ghost
6.3
Ghost

Film de Jerry Zucker (1990)

Après avoir revu il y a quelques temps “Point break”, je revois aujourd’hui un autre film qui a pris un méchant coup de vieux. Je ne sais pas encore si la part de responsabilités de Patrick Swayze est si importante dans ce sentiment de délabrement général. Je crois que pour Point Break la mise en scène de Bigelow, le scénario et le pré-pubère Reeves sont largement plus fautifs que Swayze.


Mais dans Ghost, aïe, la médiocrité de jeu de Patrick Swayze est flagrante! Surtout, elle occasionne de très nombreux fous rires. Son jeu nanaresque place le film sur de bien mauvais rails.


Oh, certes, il n’est pas aidé non plus par le scénario qui ose quelques scènes bien grotesques. Celle de l’érection potière bien entendu obtient la médaille d’or, record mondial du ridicule battu! Sérieusement, cette séquence est incroyable. Comment a-t-on pu garder une telle ânerie? Ya personne dans le studio pour dire : “non, les gars, cette scène… faut faire autre chose, le porno argileux, ce n’est pas possible”?


Le reste du scénario est très fragile, de par sa naïveté, cette espèce de candeur enfantine où Whoopi Goldberg sert de clown pour faire rire les petits nenfants, où le bonbon sucré romantique est forcé sous les litres de larmes, les couleurs bleutées et les effets spéciaux assez sales. Le film tombe dans la guimauve.


La jeune Demi Moore fait ce qu’elle peut, mais son rôle est inconsistant. Jouer les veuves éplorées pendant plus de deux heures se révèle contre-productif pour elle. Ça la dessert affreusement.


Après avoir souligné tout cela, vous en concluez que je n’ai pas une haute estime de ce film. Vous concluez peut-être trop hâtivement car je tiens à modérer mon propos en disant que le film n’est pas si mauvais qu’on pourrait le croire. Malgré tout, il y a un certain équilibre, une bonne maîtrise du récit. Même s’il n’y a pas de surprise. Le visionnage reste plutôt pépère.


En outre, le film peut plaire aux gamins. Surtout qu’avec sa représentation de l’après-vie, il propose une vision très rassurante finalement.


Au bout du compte, ce film très naïf, avec ses airs nanaroïdes, se regarder sans grand heurt, sans faire de bruit. A la fin, je me dis que le temps est parfois cruel. Je crois que c’est la dernière fois que je le vois… la vie est courte.


Captures et trombinoscope

Alligator
3
Écrit par

Créée

le 6 sept. 2016

Critique lue 974 fois

2 j'aime

5 commentaires

Alligator

Écrit par

Critique lue 974 fois

2
5

D'autres avis sur Ghost

Ghost
Le_Prophète
7

I neeeeeeeeeeeEEEEEEEEEeeeeeed your loveeeee !

Il y a des films que l'on a quelque peu honte d'aimer. Ghost fait assurément partie du lot. D'autant qu'il réunit tous les éléments niais et clichés du film de genre, et que les effets spéciaux sont...

le 15 avr. 2013

30 j'aime

5

Ghost
Torpenn
4

Le spectre du tocard

Pour les enfants qui n’étaient pas nés en 1990, il faut savoir que Ghost, c’est un énorme phénomène en son temps, un truc qui rapporte autant qu’un Hunger Games de nos jours si vous voulez une...

le 8 janv. 2014

25 j'aime

31

Ghost
Black_Adam
2

Demi Moore installe une alarme de maison

J’hallucine, je ne m’attendais pas à un film aussi nul. N’importe quel téléfilm d’amour sur M6 est mieux à coté de ça. Surtout ceux de Noel, des Citizen Kane à coté. C'est ca la fameuse scène culte,...

le 14 août 2020

20 j'aime

6

Du même critique

The Handmaid's Tale : La Servante écarlate
Alligator
5

Critique de The Handmaid's Tale : La Servante écarlate par Alligator

Très excité par le sujet et intrigué par le succès aux Emmy Awards, j’avais hâte de découvrir cette série. Malheureusement, je suis très déçu par la mise en scène et par la scénarisation. Assez...

le 22 nov. 2017

53 j'aime

16

Holy Motors
Alligator
3

Critique de Holy Motors par Alligator

août 2012: "Holly motors fuck!", ai-je envie de dire en sortant de la salle. Curieux : quand j'en suis sorti j'ai trouvé la rue dans la pénombre, sans un seul lampadaire réconfortant, un peu comme...

le 20 avr. 2013

53 j'aime

16

Sharp Objects
Alligator
9

Critique de Sharp Objects par Alligator

En règle générale, les œuvres se nourrissant ou bâtissant toute leur démonstration sur le pathos, l’enlisement, la plainte gémissante des protagonistes me les brisent menues. Il faut un sacré talent...

le 4 sept. 2018

50 j'aime