Merci de nous avoir épargné le "chien fantôme" dans le titre en France...

Déroutant, ce film l'est indéniablement.
Choisir, pour incarner le "dernier" défenseur du Hagakure, un noir, avec un handicap oculaire, un petit peu enveloppé, j'avoue qu'il fallait oser.

Plus sérieusement, j'ai trouvé dans ce film une certaine forme de plénitude, on est gagnés par le calme qui imprègne tout le film, ses personnages, la lente transition et le déclin d'un ancien monde, régi par un code que personne ne respecte plus.

À l'image des fresques sur la mafia "classique" (sicilienne et compagnie), les récits contant la fin de l'âge d'or de l'Ouest sauvage dans les westerns, Ghost Dog retranscrit le côté un peu désabusé, les désillusions qui guettent ce samouraï des temps modernes, rattrapé et dévoré par un Milieu plus sauvage, sans réelles barrières.

Pas avare de décalages, le film est rafraîchissant de par la personnalité de son personnage principal, son cadre et son hygiène de vie.
Les rapports étranges qu'il entretient avec ce marchand de glaces, dialogue de sourds (à moins que... ?), avec cette petite fille un peu trop curieuse.

Impossible de refuser à Ghost Dog ce côté contemplatif, poétique aussi incontestablement.
Mais il s'y englue un peu au bout du compte, a fortiori dans cette fin que je vous laisserai le soin de découvrir.

Un nouvel entrant dans la catégorie des films dont j'attendais trop, qu'on m'a trop vanté en amont.
Mais intrinsèquement un bon, un excellent moment de cinéma !