Respect. Non, franchement, respect. D'abord pour Marvel, capable de faire pire que le troisième "X-Men" ou "Man Thing" et de nous vendre leur sous-produit comme un blockbuster. Ensuite, pour Nicolas Cage, comédien cher à mes yeux mais prisonnier des limbes depuis presque vingt ans (depuis "Rock" en fait), hantant de sa présence hallucinée des bouses infâmes comme les remakes de "Wicker Man" et "Bangkok dangerous" et qui prouve ici qu'il peut tomber encore plus bas.

Après un premier "Ghost Rider" de sinistre mémoire mais un minimum professionnel, l'annonce d'une reprise par David S. Goyer au scénar et des trublions Neveldine / Taylor, coupables du diptyque sublimement con "Crank", à la mise en scène, promettait une sequel peut-être pas inoubliable mais au moins plus respectueuse du comic-book et surtout, furieusement punk et politiquement incorrecte.

Monumentale erreur, ce nouveau "Ghost Rider" est juste une merde sans nom, un ratage absolu dont on se demande encore comment il a pu atterrir sur les écrans sans passer par la case DTV, tellement il n'y rien à sauver d'une entreprise malhonnête et au rabais, qui ferait passer les derniers Steven Seagal pour des grosses productions.

Mis en chantier avec le budget cantine de "Avengers", le film de Neveldine et Taylor pue la série Z à plein nez sans jamais en avoir l'humour et le fun, n'illustre que du vide, le scénario de Goyer ayant subit de nombreuses réécritures jusqu'à ne plus rien raconter du tout, n'offrant même pas au spectateur un embryon de morceau de bravoure.

Faisant fi de toute notion cinématographique, filmant leur commande comme le ferait un aveugle sous cocaïne, les deux réals explose la rétine de leur pauvre audience mais pas dans le bon sens du terme, frôlent la nausée à chaque plan, se contentant de lancer leur caméra dans tous les sens comme s'il s'agissait d'un exploit sportif que l'on bazarderait ensuite sur YouTube.

Pendant ce temps, Nic Cage livre une prestation totalement WTF, à mi-chemin entre Klaus Kinski et un personnage de Tex Avery, Idris Elba et Ciaran Hinds viennent sûrement honorer un pari qui a mal tourné, Cricri Lambert vient prouver au monde qu'il n'est pas mort (et qu'il a toujours autant d'humour), et les infographistes refourguent les chutes ratées du premier épisode.

Mal filmé, pas écrit, d'un amateurisme sidérant, pas drôle une seule seconde et étonnamment sage, "Ghost Rider 2" est sans aucun doute ce qui se fait de pire dans le genre, une entreprise de sabordage comme on en voit rarement, un foutage de gueule que n'oserait même pas chier un taliban atteint d'une chiasse de tous les diables.

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le 29 mai 2014

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Gand-Alf

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