Dans une mégalopole du futur, deux agents cyborgs d’un obscur service 9 sont à la poursuite d’un étrange et insaisissable pirate informatique qu’on appelle le Puppet Master.
Cette traque est rythmée par des scènes d’action suivies par d’autres plus introspectives où le major Motoko Kusanagi, sorte de Barbarella cyborg, est en quête de son identité qui peut se résumer à son ghost, sorte d’âme dont les données auraient été transcrites en binaire. Quelle est la spécificité de la pensée humaine ? Qu’est-ce-qui permet de distinguer l’autre de soi ? En quoi cette pensée est-elle dépendante d’algorithmes préétablis ou pire encore de virus ? Voici quelques questions que soulèvent ce film d’animation …
Eh oui, on retombe dans nos bonnes vieilles questions existentielles où on ressort du tiroir son Descartes empoussiéré : « Je pense donc je suis ». On ne peut également s’empêcher de faire la comparaison avec le Blade Runner de Ridley Scott où les protagonistes cyborgs de ces deux œuvres se rejoignent dans leur recherche d’une identité et d’une âme. La réponse proposée au final est sans conteste un manifeste pour la reconnaissance d’une pensée extra-humaine et au-delà même du vivant : peu importe le process qui vous a créé, toute pensée peut devenir conscience si elle sait comprendre et faire face à l’abstraction. Elle en devient même vivante si elle sait devenir pérenne, dans le cas présent, se reproduire non pas dans la simple copie mais dans une altérité qu’offre au règne animal la reproduction sexuée, notamment la mutation ou la méiose dont dispose les eucaryotes que nous sommes.
Si ce manga laisse court à la réflexion après coup, il reste au préalable un bon film d’animation efficace et agréable. A conseiller donc !