Avec un premier opus plus contemplatif qu'actif, l'idée d'une suite à Ghost in the Shell semblait aussi prometteuse que risquée.
Prometteuse car, à présent que l'univers est en place, il n'y a plus qu'à profiter de ce dernier. A fortiori lorsque celui-ci offre un potentiel quasi-infini d'intrigues.
Risquée, car, en soi, le premier film n'appelle pas vraiment à une continuation. Et même s'il s'agit d'adaptations d'un manga, faire une suite, c'est toujours prendre le risque d'amoindrir l'aura du premier volet si cette dernière est décevante.
Quoiqu'il en soit, pour ce qui est de la dimension "suite", Innocence s'en tire très bien. L'ambiance qui faisait la majeure partie du charme du premier film est conservée. Bien que les films ont pratiquement 10 ans d'écarts, l'évolution technologique dans la réalisation ne créé pas forcément d'incohérence ou de décalage dans le rendu final.
Les histoires sont, quant à elles, totalement indépendantes ; même si l'on retrouve des répercussions du premier dans le second film.
Bref, sur ces aspects Ghost in the Shell 2 a tout pour être le parangon d'une bonne suite. Vous pouvez, aujourd'hui regarder les deux films à la suite sans que ceux ci n'entrent en interférence voire en compétition. Et sur cet aspect, l'intrigue d'Innocence y est pour beaucoup notamment grâce à un scénario nettement plus "classique" que dans le premier épisode.
Après, si Mamoru Oshii a su éviter les pièges des suite, a t il profité de ce second opus pour améliorer certains travers du premier volet ?
Globalement, la réponse est non. Ce film est toujours autant ancré dans le ressenti. Et bien que l'on note quelques améliorations (notamment vis à vis de la présentation des protagonistes qui permet aux spectateurs de mieux s'attacher à eux) on a cette fois l'impression que l'auteur s'est forcé à inclure des passages uniquement destinés à nous triturer le cerveau. Si c'est un aspect de Ghost in the Shell que vous appréciez, alors pas de problème. Toutefois, compte tenu du fait, qu'ici, l'intrigue n'a pas vraiment de dimension philosophique, je trouve que ces moments s'intègrent mal. Dans tous les cas, si vous pensiez qu'avec le "2" un seul visionnage serait suffisant pour tout saisir, c'est raté !
En conclusion, mon opinion de ce Ghost in the Shell 2 : Innocence est globalement positive. C'est un film qui s'intègre à merveille dans la continuité du premier au risque de lui emprunter ses atouts et ses faiblesses.
A ce stade, il faut vraiment voir ces deux films comme du cinéma d'auteur extrêmement marqué par l'empreinte de leur réalisateur.