Une nouvelle série "Ghost in the Shell" ? Je dis forcément "oui" : il suffit de voir ma passion la plus totale pour ses deux prédécesseurs, dont la troisième saison aurait été forcément génial et n'a donné lieu qu'à un film de 2h (trop court !). Donc, back to the beginning : le Major Kusanagi n'est pas encore à la tête de la Section 9, Aramaki est en train de constituer une branche de la sécurité publique. L'histoire va donc se focaliser sur la constitution de l'équipe dont s'entourera progressivement Motoko pour faire régner la loi (et surtout, la cyber-loi) ! Bon, j'aurais préféré quelque chose qui fasse suite à Solid State Society, mais passons, ça reste une des franchises les plus importantes du cyberpunk, presque un porte-étendard pour ce genre et, en l'occurrence, le show bénéficie de looonngs épisodes d'une heure, de quoi faire de bons gros stand alone comme au bon vieux temps. Que demande le peuple, mh ?

On découvre donc Kusanagi, spécialiste de la cyber-lutte, entièrement cyborg. Première stupeur, son design, modifié, sans réel intérêt. C'est un cyborg, les gars, il y a peu de chance qu'elle attache de l'importance à l'esthétisme (du moins dans cette version, après tout, dans le manga, elle avait quand même une vie sociale qui a été gommée plus ou moins par le premier film et plus trop reprise dans les séries). Bon, je ne vais pas faire le fanboy, de toute façon, la nouvelle apparence de Motoko est pas mal du tout, bien plus sensé, quelque part, pour ce personnage, puisqu'on peut dire au revoir à l'opulente poitrine ! Par contre, niveau taille et physionomie, on est quand même un peu trop proche de l'adolescente, ce qui choque un peu. Bref, passons. Les autres personnages, pour leur part, n'ont pas trop changé, quoique Saito ait un petit toupet de poils sur le front et Paz n'a plus les yeux totalement clos qui faisait le mystère du personnage. Boooon, là, je pinaille quand même.
Côté animation, ça envoie de la patate : le premier épisode comporte son lot de bagarre bien classe, qui met en avant le mélange de skill/technologie au coeur d'un combat entre cyborgs : au bout d'un moment, la maîtrise des arts martiaux est quand même bien limitée par la puissance du matériel et cette étrange dichotomie est bien appliquée et donne des affrontements sympathiques. Le second épisode met davantage l'accent sur les courses poursuites en voiture : elles dépotent grave. On notera aussi une baston entre Motoko et Batou et je veux pas dire, mais on dirait bien que Batou la gagne. Après, je dis ça, je dis rien (j'adore Batou). (Batou for the win). (Batou, tu gères !). (Batou tu... enfin bref, vous voyez l'idée). De ce côté, c'est presque du sans faute. La mise en image de cyberespace est très bonne elle aussi, la direction artistique demeure fidèle à l'esprit initial, bref, graphiquement, Arise est vraiment tape-à-l'oeil et assure pas mal.
Là où le bât blesse, malheureusement, c'est côté histoire. Se focaliser sur Motoko, pourquoi pas, mais en l'état, la structure de l'intrigue est assez étrange. Dans le premier épisode, on se retrouve avec une Major en position de faiblesse, ce qui change énormément des situations dans lesquelles on rencontre par le passé le personnage, mais... l'histoire se paume un peu, les personnages connus s'accumulent dans des caméos un peu patauds et pire, l'histoire personnelle de Kusanagi semble avoir été légèrement "retconnée", puisqu'on nous dit qu'elle n'a jamais connu de corps humain, qu'elle a été séparé de ce dernier alors qu'elle était encore dans le ventre de sa mère. What ? Mouais, bon, admettons, même si ça n'a rien de nécessaire, puisque le passé de Kusanagi avait déjà été exploré dans 2nd GIG. Au-delà de ça, le fond de l'affaire du premier épisode est un poil brouillon, avec beaucoup de revers - tellement, en fait, que c'en devient incompréhensible. Le second épisode arrive, avec à nouveau des ennemis-amis récurrents et là, on se rend compte que l'histoire est menée de la même manière : ça piétine un peu, ça ne sait pas trop où aller et finalement, le piratage de mémoire offre un superbe retournement de situations tiré par les cheveux au possible, donc sans réellement impressionner. On sent que les scénaristes ont regardé ce qui a été fait auparavant, sans être capable de reproduire le génie tortueux des anciennes intrigues. Encore deux épisodes, si j'ai bien compris, il va falloir transformer rapidement l'essai.

Donc, plutôt déçu, pour l'instant : deux fois une heure d'épisode sans réellement que la sauce n'ait pris, pour moi. Ce n'est pas mauvais, c'est juste que c'est très en deçà de ce qui a été fait avant. La barre a été placée forcément très haut, mais quand même, ne serait-ce que respecter un peu le matériel original, ou essayer de placer le récit dans un autre contexte (par exemple, les multiples conflits qui ont émaillé le passé des différents personnages, ça aurait pu être intéressant de faire une série uniquement sur la façon dont l'on mène une guerre dans ce futur hautement cybernétisé !). Mais non, Arise tente de faire dans le "familier", en optant pour un angle préquel qui ne se justifie jamais réellement. Le seul moment où cela m'a fait sourire, c'est quand Saito, en pleine opération, retourne sa veste car l'ennemi le paie mieux. C'est dire ! Bon, je croise les doigts, j'espère vraiment que les épisodes suivants relèveront le niveau et si c'est le cas, j'éditerai... même si j'avoue ne pas trop y croire.
0eil
6
Écrit par

Créée

le 30 janv. 2014

Critique lue 466 fois

1 j'aime

0eil

Écrit par

Critique lue 466 fois

1

D'autres avis sur Ghost in the Shell Arise : Border 1 - Ghost Pain

Ghost in the Shell Arise : Border 1 - Ghost Pain
Akshell
7

Critique de Ghost in the Shell Arise : Border 1 - Ghost Pain par Akshell

Si la jeunesse de Motoko Kusanagi avait déjà été évoqué dans SAC, c'est la première fois que la naissance de l'unité 9 est abordé. Cet épisode, border 1 : ghost pain, raconte l'enquête de Motoko sur...

le 21 juin 2013

2 j'aime

1

Ghost in the Shell Arise : Border 1 - Ghost Pain
Le_Toqué
8

Un OAV proche de l'excellence des films... que demandez de plus?

On retrouve GITS après 9 ans d’absence, un lifting, et un changement de réalisateur, mais ne vous inquiétez pas la qualité est là! L’intrigue est à la fois simpliste, une enquête sur un meurtre et...

le 8 mai 2014

1 j'aime

Du même critique

Rusty James
0eil
9

Critique de Rusty James par 0eil

Après une longue discussion ayant pour thèmes les Parrains que je venais de découvrir et mon admiration pour le Mickey Rourke des années 80, magnifique dans Angel Heart, on me conseilla Rusty James,...

Par

le 3 févr. 2011

44 j'aime

1

Jurassic Park III
0eil
3

Script : ANIMAL EN ANIMATRONIQUE : "Allan ! Allan !"

Dans mon souvenir de ce film, il n'était, attention, "pas si mauvais". Cela qualifie les films qui ne sont pas bons, mais que je n'arrive pas à qualifier de mauvais tant ils jouent de la corde...

Par

le 23 déc. 2010

39 j'aime

7