Je n'ose pas l'avouer mais, comme une grande partie de ceux qui sont allés voir ce film, j'avais très envie de voir Mylène Farmer devant la caméra. Il faut dire que ça faisait 24 ans que ce n'était pas arrivé... Ghostland a été reçu très favorablement par le public et, indéniablement, ce film a de grandes qualité mais, aussi grandes que soient ses qualités, il manque clairement d'ambition.
Pourtant, le synopsis ne laisse rien présager de bien exceptionnel.
Suite au décès de sa tante, Pauline et ses deux filles héritent d’une maison. Mais dès la première nuit, des meurtriers pénètrent dans la demeure et Pauline doit se battre pour sauver ses filles.
Un drame qui va traumatiser toute la famille mais surtout affecter différemment chacune des jeunes filles dont les personnalités vont diverger davantage à la suite de cette nuit cauchemardesque.
Tandis que Beth devient un auteur renommé spécialisé dans la littérature horrifique, Vera s’enlise dans une paranoïa destructrice.
Seize ans plus tard, la famille est à nouveau réunie dans la maison que Vera et Pauline n’ont jamais quittée. Des événements étranges vont alors commencer à se produire…
Pourtant, la sobriété de l'interprétation de chacune des cinq actrices principales de ce film (Taylor Hickson, Anastasia Phillips, Emilia Jones, Cryastal Reed et Mylène Farmer) me laisse regretter que le scénario ne mette pas plus l'accent sur le traumatisme subi par Vera (Taylor Hickson et Anastasia Phillips) et Beth (Emilia Jones et Cryastal Reed) pendant leur adolescence et à l'âge adulte. C'est dommage que le film ait tant insisté sur la paranoïa de Vera alors qu'elle aurait pu être contre-balancée par les troubles psychologiques de Beth qui ne sont clairement pas assez développés.
Sur certaines scènes, la réalisation a clairement cherché à instaurer un sentiment de peur chez le spectateur à grand renfort d'effets spéciaux, de musique et de bruitage. C'est une chose vue et revue dans nombreux fils d'épouvante et, si c'est efficace, la peur éprouvée s'estompe très rapidement. Il aurait été plus marquant que ce film tente d'instaurer chez le spectateur un sentiment de malaise, sans artifice, juste en se servant des qualités de jeux des actrices de ce film et de la mise en scène.
Je n'ai pas aimé la fin du film. A vrai dire, j'aurais préféré que ce film soit moins long quitte à ce qu'il s'achève sur la révélation de Vera à sa soeur Beth :
"Maman est morte"
Cette fin aurait conduit le spectateur à imaginer la fin du film, ça aurait été une fin ouverte et déroutante.
Une autre manière intelligente de conclure ce film aurait été de faire s'achever le film un peu plus tard, au moment exact où Beth adulte entrevoit pour la première fois le visage de l'individu le plus violent dont on ne voit pendant l'ensemble du film qu'un corps androgyne et les longs cheveux noirs de dos.
Le visage de cet inconnu aurait été celui de Beth adolescente.
Là, la fin aurait été choquante, atroce et là, le film aurait mis une claque monumentale au spectateur.
Ghostland est un bon film d'épouvante mais Pascal Laugier n'a pas fait preuve de l'ambition suffisante pour en faire un chef d'œuvre de l'épouvante alors qu'il avait tous les matériaux à disposition (des actrices au jeu crédible, des personnages bien construits, une histoire bien écrite). Au lieu de ça, Pascal Laugier s'est contenté d'effets attendus et d'une fin convenue. Dommage.