Steven Soderbergh est un réalisateur très intéressant, dans le sens où qu'on ne sait jamais à quoi s'attendre de sa part.

Après avoir fourni la grande épopée du Che, il revient à un tout petit film, limite expérimental, où il raconte la vie d'une call-girl, et incarné par l'ex-star du X, Sasha Grey.
Allors, autant prévenir les petits cochons ; il n'y a rien d'érotique, voire de pornographique dans ce film, on suit plus les "aventures" de Chelsea avec ses clients, certains voulant coucher avec d'elle, d'autres en faire la petite amie du soir et, c'est plus intéressant, être une confidente, à l'image de la très belle dernière scène où l'on s'attend à une étreinte, et on a droit à un câlin presque maternel.

On a un montage assez éclaté, proche de ce que fait Godard, où l'on revoit certaines scènes sous un angle différent, voire qui devance celles qu'on va voir, signe chronologique que cette fille commence à perdre pied avec ses nombreuses relations tarifées.
Entre-temps, on suit son petit copain galérer pour avoir un meilleur emploi au sein de son club de musculation et, si il accepte la vie de son amie, va commencer à prendre mal le fait qu'elle veuille passer le week-end avec un client, ce qui est contraire à leurs engagements...

Mais là où le film marque des points, c'est qu'il se passe durant la crise financière de 2008, avec des gens qui perdent de l'argent, qui dépriment, qui espèrent que le président Obama changera tout ça, et cette morosité ambiance déteint sur le film, et lui donne un ton désespéré auquel une "simple" call-girl pourrait illuminer la vie de ses clients durant quelques instants.

comme je le disais en préambule, Steven Soderbergh est un touche-à-tout vraiment passionnant, capable celui-ci où le très réussi "Bubble".
Cependant, son caractère de passer de la trilogie Ocean's Eleven à des touts petits films comme celui-ci sans aucun problème.
Cependant, le film est quand même assez austère, avec de longs plans où il ne se passe pas forcément quelque chose, mais c'est une atmosphère dans laquelle je m'y suis senti à l'aise.
Boubakar
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le 9 janv. 2012

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