Porno chic

Steven Soderbergh n’a plus rien à prouver. Il peut s’écarter des sentiers battus, refaire des films d’auteurs, faire des expériences inattendues, employer une star du porno à la retraite, jouer au loto, il peut faire ce qu’il veut, il en profite donc. Cela donne l’histoire d’une call girl en pleine confusion des sentiments, qui se cherche et tourne en rond dans un pays en pleine crise, (cette dite crise est seulement suggérée, donc elle ne doit pas être si importante que ça). A part une mise en scène à la hauteur de son talent, quelques superbes gros plans sur le visage sculptural de l’actrice, on cherche l’intérêt réel de ce film, à part la présence d’une star du X, qui fait son coming out, inattendu dans un film grand public. Sasha se débrouille, sans plus, mais sa présence ne suffit pas à hisser le film sur une hauteur suffisante pour qu’on se pâme, ce n’est évidemment pas une actrice de composition. Ne servirait-elle pas juste de caution, le parfum de scandale, l’envie de se brûler les yeux, pour les beaux yeux de la belle, que sais-je ? Tu veux mieux que ça Steven, quand même. Puisque il n’y a rien dans ce film à part une fille qui joue une fille qui fait le plus vieux métier du monde, à la nuance près que là c’est plus cher puisqu’elle va jusqu’à sortir, aller au restaurant avec le client, parler chiffons…Employer Sasha Grey pour « jouer » ça, c’est comme si Luc Besson employait Joey Star pour jouer un rappeur, voyons, aucun intérêt. Pourquoi pas dans ce cas, une « vraie » actrice ? Gwyneth Paltrow n’était libre ? Hé ! Ho ! Tu pourrais répondre quand on te parle…