Chastement passionnant.

Nous sommes en 2009 et c’est le moment où Steven Soderbergh est en pleine expérimentation. Il nous a servi Bubble, s’est amusé avec Ocean’s 12 et 13 et nous a livré le diptyque sur le Che.

        Du coup, il tente un nouveau truc avec The Girlfriend Experience. En le sortant sur Amazon avant même la sortie, Steven Soderbergh continue avec son expérience de Day-And-Date qu’il avait expérimenté avec Bubble. On continue avec les films sans acteurs professionnels (hormis Sasha Grey bien évidemment), donc. Le film ne raconte pas grand-chose à première vue, n’étant à première vue qu’un enchaînement de scènes de vie d’une call-girl, de manière étonnamment chaste (ce qui le rend bien plus efficace qu’attendu). Au-delà de ça, le film raconte surtout l’effet de la crise dans la société américaine, chez les traders et autres banquiers, qui, eux aussi, eurent moins d’argent à dépenser, et comment cela a frappé les gens plus modestes. Sans trop en rajouter, Steven Sodebergh livre encore un film d’une intelligence folle, qu’il magnifie avec sa technique irréprochable comme d’habitude. Il pose encore une fois sa caméra telle une CCTV et laisse tourner en attendant que le dialogue aille quelque part. On y retrouve limite un aspect documentaire passionnant.
        The Girlfriend Experience est une nouvelle réussite de Soderbergh, encore produite par Mark Cuban et son bon nez, qui n’a de gros défaut que la musique de Ross Godfrey, très vite agaçante.