Maintenant nous sommes libre. Et nous nous reverrons... Mais pas encore, pas encore !

Gladiator est au péplum ce qu'Alien est à la science fiction. Un pilier. Un titan de marbre indéboulonnable. Déjà quinze ans que le film de RIdley Scott est sorti, et, personne, en quinze ans n'est venu seulement titiller le niveau de Gladiator. Non personne.
En même temps, il faut admettre qu'il est difficile d'aller rivaliser avec une œuvre aussi grande, aussi complète et puissante.


Gladiator c'est d'abord le chef d’œuvre de RIdley Scott qui s'était entouré d'historien pour réaliser le film parfait. Bon...il a fait un grand film mais les historiens ne partagent pas forcément les écarts de Gladiator. Mais qu'importe. Ridley Scott fait un film violent et retrace ce qui fait que Rome est Rome.
Mais Gladiator c'est aussi le chef d'oeuvre de Russel Crowe, le rôle d'une carrière. Gladiator ne serait pas aussi grand sans la performance effarante, puissante et prodigieuse de Maximus Decimus Meridius. Occupant un personnage taillé pour être grand, Russel Crowe y tient ici le rôle parfait, la partition qui fait passer un film de très bon à magistral. D'un charisme fou, Russel habite le film, il plane, envoute chaque moment de sa présence tellement son personnage est puissant, habité d'une vengeance et d'un honneur incomparable. Non, Gladiator ne serait pas Gladiator sans lui.
Et pourtant ! Son rival, Joaquin Phoenix est fabuleux lui aussi en Commode, empereur mal aimé, jaloux, foncièrement extrême et dur, qui, au terme d'un duel Léonien, laisse la gloire à Maximus. Le destin. Ombres et poussières comme dirait Proximo. Ombres et poussières.


Mais ce n'est pas tout, "pas encore...non pas encore". Gladiator fait partie de ces péplum qui sont portés par un souffle épique donnée par l'écriture parfaite de Gladiator. Maximus, chef des armées de Rome est déchu, considéré comme mort mais possède encore son aura. Il devient esclave, puis gladiateur. Le monde l'applaudit et l'aime pour donner la mort. Il revient à Rome pour la donner, et on l'aime pour ça. Une simple histoire de vengeance qui prend toute sa grandeur avec Ridley. Filmé avec tout le brio de Scott, Gladiator commence par une scène de bataille fabuleuse et homérique. S'en suit une ribambelle de scène quasiment culte, des scènes dans l'arène, aux confrontations entre Commode et Maximus, Ridley Scott délivre 2h35 de pur péplum où se mêlent violence, honneur et trahison.
Ridley dépeint en effet une Rome viscéralement violente qui ne renonce jamais à faire couler du sang, que ce soit le sien ou celui de ses ennemis. Une Rome grande mais décadente. Une Rome injuste qui préfère tuer son empereur sans pour autant sauver son plus grand protecteur, "C’était un soldat de Rome, honorez-le.". Tragique histoire que Gladiator.


Dans une version longue de 2h50 (qui n'est pas une Director's cut), Gladiator est épique, unique en son genre. Même si, comme Ridley, je lui préfère la version cinéma de 2h35, plus rythmé, plus puissante et captivante.
Au terme d'une histoire magnifique, d'une vengeance, l'acolyte de l'Espagnol, Juba, enterre les raisons de la vengeance, libre, porté par une des meilleurs BO d'Hans Zimmer. Now We Are Free.

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le 6 avr. 2015

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Halifax

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