Un film profond, ambitieux, et engagé.

On aurait tort de se limiter au premier niveau de lecture : "glass" est un film aux multiples lectures, inspiré, puissant.
Quid de l'engagement politique profond du réalisateur, en condamnant par exemple les restrictions budgétaires dont font face les hopitaux, en imposant par exemple une unique personne pour la garde de nuit de 3 personnes (dont 2 criminels parmi les plus dangereux peut être de la planète ?) ou alors, la fragilité subtile de "la horde" par rapport à de simples flashes ? Oui, cet homme, en apparence très dangereux, constipé, pro de l'escalade en milieu hostile, résistant au plomb, limité par de simples flashes ? Tout esprit rationnel se banderait les yeux. Mais non, "la horde" démontre ici, malgré sa puissance, sa débilité mentale.
Avec un final montrant habilement le paradoxe de la présence policière (impression de protection et de l'efficacité des forces de polices, cependant, ceux ci quittent régulièrement les menaces des yeux, négligent ouvertement un criminel dangereux (fut il en fauteuil roulant) et ont un temps de réaction après un appel et pour ramener des renforts (concernant des criminels dangereux, je le répète) assez vertigineux. Que dire du fait qu'ils tirent sur les criminels, surtout lorsque ceux ci prennent des otages ? Et qu'ils laissent, par pudeur, le bourreau mourir dans les bras de sa victime, surement par amour du scénario. Et que dire du syndrôme de Stockholm parfaitement illustré et extrêmement cohérent entre la Horde et son ancienne victime, qui montre l'absurdité de ce lien à travers de nombreuses incohérences, et une soi disant psy complètement irresponsable ?
Parlons en, de la vision de la psychiatrie : On voit ici un fort plaidoyer contre l'univers psychiatrique, notamment par l'aspect complètement plat et insignifiant des acteurs, et du manque de professionnalisme et de cohérence évident de la psy.
Sans oublier un final fade, avec une organisation qui ne sort d'on ne sait ou, avec un but flou : oui, pour illustrer les méchants aux motivations troubles, rien ne vaut twist final complètement incohérent et sorti de nulle part.
C'est du génie. En nous sortant un film complètement bancal, incohérent, fade, le réalisateur dénonce les travers des super héros, de la société en général.
Bravo à vous, mr Shyamalan.

mesmer
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le 5 févr. 2019

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