Une première heure bête à pleurer et kitch en diable. Une deuxième heure kitch mais grandiose, pas tellement plus futée, mais on finit par se prendre (un peu) au jeu de la réhabilitation d'un Horus carrément pleurnichard et au potentiel profondément enfoui. Parviendra-t-il à se remettre les divines idées en place et à faire émerger le futur grand roi des dieux qui sommeille en lui ? Question épineuse, d'autant qu'il se fait voler la vedette de toutes les scènes qu'il partage avec Seth, sorte de colosse borderline au charme ravageur. Hathor passe habilement de gourgandine à vraie Messaline à double fond, bien qu'un peu tardivement, voire très artificiellement. On l'aura compris, rien n'est bien subtil dans cet énaurme péplum à l'égyptienne, où les costumes rivalisent de clinquant et les héros de naïveté. La palme de la creusitude revenant à ce petit humain, faire-valoir intrépide du dieu déchu, censé rendre à notre espèce inférieure un peu de dignité... tâche ardue pour un blanc-bec insouciant au jeu aussi profond que les yeux vitreux d'une morue pêchée le mois dernier. On s'achemine vers le final convenu à grands coups de bastons spectaculaires, accompagnées par une caméra voltigeuse, et de retours de sympathie faciles et on se dit qu'on aurait tout aussi bien pu se dispenser de voir ça, et ressortir avec profit le volumineux roman de Norman Mailer, Nuits des temps, qui s'évertue à donner au Panthéon égyptien une substance autrement plus inoubliable...