Si Alex Proyas a mis autant d'année à réaliser son nouveau film, c'est pour avoir travailler très longtemps sur un projet des plus ambitieux Paradise Lost (aucun rapport avec le film mettant en scène Benicio Del Toro), narrant l'affrontement entre Lucifer et l'ange Michel, qui fut finalement abandonné. Le réalisateur est tout de même resté à proximité des dieux avec Gods of Egypt, une relecture des origines des dieux égyptiens, et de leurs combats. Dès les premières images du film, une dimension nanardesque en ressortait. Le film est il vraiment ce qu'il semble être?
Alex Proyas n'est pas n'importe qui. Son film désormais culte Dark City témoigne de l'ingéniosité de l'homme à composer un univers cohérent et riche. Gods of Egypt n'y échappe pas en proposant un univers dense et au style visuel très intéressant. Car au delà de la photographie qui propose un univers coloré et aux palettes très variées, le film regorge d'idées intéressantes. Alors certes, tout n'est pas excellent, mais dans l'ensemble, le film offre une très agréable surprise à ce niveau là, d'autant que le film se base sur les croyances de l'époque. Ainsi, pas de terre ronde, un soleil tracté par Râ et des monstres épiques sans être ridicule. Un univers emprunt à de très nombreux univers, dont certains éléments font pensé à Jupiter Ascending, ou encore le jeu de cartes Magic : The Gathering.
Une autre des qualités du film, c'est sa réalisation. Les scènes d'actions sont très fluides et toujours compréhensibles, et il y a de quoi apprécier les mouvements circulaires de caméra, permettant d'éviter des plan fixes ou de la shaky-cam. Un parti-pris qui montre cependant quelques faiblesses lors de certaines scènes d'action, usant parfois de ralentis non nécessaires qui cassent l'esthétique qui est proposée. La piste son est intéressante et le casting colle étonnamment bien aux personnages. Car si Gerard Butler en chef de combat fait déjà-vu, il arrive à offrir un jeu suffisamment différent pour ne pas refaire le personnage de Léonidas dans 300. Elodie Yung, tout comme Chadwick Boseman, offrent des second-rôles de qualité, avec des personnages à la profondeur bien plus riche qu'attendue lors des premières images.
Mais du coup, qu'est-ce qui ne marche pas dans le film? Et bien, presque tout le reste... L'ensemble du scénario offre assez peu de surprise et l'univers créé va parfois trop dans l'excès, proposant une surenchère qui ne bénéficie pas au film. Car si la quête montrée n'est pas dénuée d'intérêt, avec une progression faisant ponctuellement penser à des jeux tels que The Legend of Zelda, elle finit par lasser par un rythme pas forcément toujours bien géré. Certaines scènes sont trop longues et l'apogée de la quête est rythmée par trop d'intrigues parallèles.
Du coup, l'ensemble du film finit par lasser en offrant un climax pas très intéressant puisque cette surenchère n'aura pas suffit à apporter quelque chose de suffisamment neuf par rapport à ce qui a été vu auparavant. De plus, en concentrant l'histoire du point de vue de Bek, l'humain, on se retrouve à plus s'attacher à lui alors que son histoire n'est pas forcément intéressante et à ne rien éprouver pour le personnage d'Horus qui est au final le personnage clé du film. Un parti-pris qui diminue ainsi l'impact de ce climax puisqu'on n'arrive à aucun moment à s'identifier à ce personnage.
Bien loin du nanard annoncé, Gods of Egypt regorge de bonnes idées poussées à l'excès qui ne suffisent pas à rendre le film passionnant.