Quand j'ai appris que Gareth Edwards, l'auteur d'un des films de monstres les plus cools de ces 10 dernières années, avait été choisi pour réaliser le nouveau Godzilla, j'étais franchement ravi. Qui de mieux pour raviver une franchise japonaise désuète ? La force de Monsters, c'était d'utiliser les monstres comme une menace diffuse (on les aperçoit très peu finalement) et de privilégier l'humain. Le parti-pris de Godzilla est presque opposé !

L'introduction des gros mutants est progressive et intrigante, certes, mais passé un certain cap, ce sont évidemment eux les stars du film. En effet, Godzilla parle des forces de la nature contre lesquelles l'humanité ne peut rien : pendant deux heures, les militaires s'agitent dans tous les sens en élaborant des plans foireux, les foules de civils fuient les destructions et le héros essaye juste de rejoindre sa famille dont on n'a pas grand-chose à fiche, la faute revenant à un trop plein de séquences émotion grossières comme les Américains savent si bien les faire. Et pourtant les acteurs sont plutôt bons (Cranston, Olsen et même Aaron Taylor-Johnson, qui semble avoir doublé de volume depuis Kick-Ass).

En outre, Godzilla est un film catastrophe grand public, sans véritable violence graphique. On assiste bien à quelques vagues de paniques, mais on ne ressent jamais la terreur des populations. Je ne vais pas m'amuser à citer Staline mais bon, voir des villes s'écrouler à la télé et évoquer des milliers de morts ne suffit pas pour que l'on se sente concerné. Une composante "horrifique" aurait sans doute donné de la consistance au film. Sauf que les "mutos" ne sont pas tellement effrayants et Godzilla a l'air presque sympa avec son gros ventre mou et ses petits yeux pleins de compréhension. J'imagine que c'est un choix, celui de présenter les monstres comme des puissances naturelles et non des prédateurs assoiffés de sang...

Du coup, que reste-t-il ? Des bestioles géantes qui se battent au ralenti en détruisant des immeubles et des ponts, avec quelques pouvoirs marrants (onde EMP, flammes bleues). Dans le genre, j'avais préféré les chorégraphies mechas VS kaijus de Pacific Rim. En face, Godzilla semble bien mollasson, malgré quelques jolies séquences, comme la fameuse descente en parachute avec les fusées de détresse. En clair, le film se regarde sans déplaisir, mais sans provoquer le moindre frisson.

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le 8 juin 2014

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Arthur Bayon

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