Un nouvel essai cinématographique pour le plus mythique des monstres géants du cinéma.

Même s’il avait connu un succès au box-office, le Godzilla de Roland Emmerich n’avait aucune chance de sortir de nouveau sa puissance reptilienne monstrueuse dans une suite. Cette version n’avait pas fait l’unanimité au sein du studio asiatique ayant donné naissance au sphénodon modifié génétiquement, ce qui est un peu normal vu le côté américanisme qui casse littéralement la base du monstre. Roland Emmerich a voulu faire à sa sauce, il n’a pas réussi à convaincre les cinéphiles de son potentiel à créer un monstre qui serait aussi honoré qu’un dieu. Du coup, nouvelle recette visuelle, nouvelle direction scénaristique, les studios Warner Bros ne prennent pas de risque, ils oublient ce qui a été fait auparavant dans leur pays et reprennent tout à zéro, en s’inspirant cette fois-ci de l’histoire d’origine. 

D’après ce que j’ai entendu ou lu dans un magazine, les producteurs se lancent à un défi démesuré, faire un reboot de toutes les productions asiatiques mettant en contexte le géant écailleux, en reprenant l’idée de base des précédentes productions, celle de l’affrontement de Godzilla face à des monstres aussi redoutables que lui. Ce qui est plutôt une bonne nouvelle, voire même un espoir qui allait sans doute satisfaire les cinéphiles, ça prouve que les producteurs reconnaissent leurs erreurs. Comme dans tout premier film d’une franchise, il s’agit d’un début, visant sur la naissance ou la construction d’un être qui allait marquer pas mal les esprits. C’est malheureusement ce qui est un peu dérangeant, on parle bien de la naissance d’une créature symbolique et ça prend du temps à mettre tout en place, avec les essais nucléaires et les conséquences qui vont avec. 

Il aura donc une certaine lenteur, une phase qui va pas mal retarder le dénouement. C’est justement ça qui m’embêtait un peu, je n’avais rien contre le fait d’un traitement très explicite sur les essais nucléaires mais je trouve que c’est trop élargi, assez lourd et de plus en plus inintéressant au fil du visionnage, ça fait trop documentaire. Bien dommage de n’avoir pas inclus plus de moments de monstruosité, de carnage urbain ou de règne dévastateur, on aurait pu mieux profiter du long-métrage avec un peu plus de dix malheureuses minutes de présence du reptile. Toutefois, le réalisateur a pu élever une tension forte stimulante et un suspense alarmant pour garder un certain intérêt à visionner ce long-métrage, le casting est justement bien dirigé pour nous embarquer dans leur galère cauchemardesque. La photographie est un atout majeur incontournable, sortant un bon lot d’images très spectaculaires dont le super saut de parachutes avec le monstre dépassant des nuages.

On sent un côté visuel très sérieux et une narrative très proche de la vraie histoire du géant, où les humains se sont montrés ignares des conséquences de leurs mauvaises actions, se montrant bien responsable d'avoir créer une situation grave et irréversible. Côté action, ça dégénère pas mal même s’il en y a très peu. Le monstre provoque impitoyablement des dommages incomparables et les autres créatures m’ont l’air bien d’être en taille à défoncer la gueule du géant-reptile, même assez pour animer des combats titanesques d’une intensivité inconcevable. Ce n’est peut-être pas dans ce film qu'on verra ça mais quelque chose me dit que ce sera le cas dans un prochain long-métrage. Cette production est loin d’être aussi explosive que la version Emmerich mais elle respecte au moins le film d’origine, avec un monstre beaucoup plus grand et surtout plus phénoménale. Ça convient certainement à un plus grand public que la précédente production, même si on regrette ce résultat trop appliqué, avec une philosophie pas très passionnante à étudier. 6/10

Personne ici n’a jamais affronté une telle situation.