Et de trois. Sean Connery reprend une nouvelle fois le rôle de 007 et Guy Hamilton prend la relève niveau réalisation. Goldfinger va amener les derniers trucs qui deviendront la marque de fabrique de tout James Bond. Introduction filmée de plusieurs minutes avant le lancement du générique, chanson dans celui-ci et un budget bien plus conséquent permettant toutes les folies. James Bond devient une grande saga et le restera.
Goldfinger, le fameux méchant, ne paye pas de mine à première vue, mais c’est pourtant un génie du mal qui est dévoilé dès les premières minutes (une première dans un 007). Celui-ci prendra d’ailleurs un avantage certain sur le héros, à tel point que ce dernier passera à deux doigts d'une mort terrible avant un retournement de situation à la crédibilité douteuse. Faux suspens tout de même, on sait pertinemment qu'il n'y aura pas de décès prématuré, le contraire en ferait surement l'épisode le plus jusqu'au-boutiste. Mais c’est plaisant de voir le si sur de soi agent britannique malmené de la sorte, limite simple spectateur pendant une bonne partie du métrage, face à un adversaire qui lui tient vraiment tête. C'est un peu le passage du train du précédent métrage étalé sur la longueur. La victoire ne lui tombe pas dans la main.
Coté méchants encore, celui du titre à un second atypique, une sorte de Monsieur Loyal asiatique qui ne communique que par des "Aaaah" et qui joue de son chapeau comme d'une arme. Un personnage aussi étonnant que ses capacités physiques hors-normes digne d'un super-héros.
Le budget aidant, on a droit des scènes mémorables, tel la dissémination du gaz par avion révélant un nombre conséquent de figurant, ainsi qu'un décor de plusieurs étages d'un des lieux de fin de métrage. On nous présente le labo de Q, et la première Aston Martin que conduira Bond (une BD 5 au destin tragique) truffée de gadgets en tout genre. Bond rentre de plein pied dans l'ère de la technologie de pointe.
L'ensemble est bien mené et propose son lot de surprises (le domaine high-tech de Goldfinger, ses intentions), quelques Bond girls dont aucune ne prend le rôle de l'élue, la faute à peu de temps de présence devant l'écran. Du coup, James récupère celle restant par défaut. L'humour est toujours présent, les répliques de 007 font mouche, et le dosage entre séquences d'actions, moments de suspenses et dialogues reste correcte. Seul le final fait tâche avec
la mort à l'écran de Goldfinger
, vieil effet dégueulasse qui tranche avec le reste du métrage visuellement de qualité. Dommage, car on a un très bon film qui marque un cap pour la franchise. Les épisodes suivants auront donc la lourde tâche de garder le niveau assez haut, et de mémoire, ça n'a pas toujours été le cas.