"It was all just, a bloody game" (Spoilers)

Il n'y a pas si longtemps que ça que je suis tombé sur Le Limier de Mankiewicz sur TCM. Je n'ai pas pu m'empêcher de le revoir, même si la première moitié était passée. J'aime ce film pour le plaisir que prend le cinéaste à duper le spectateur à travers les personnages. Un peu comme sait aussi le faire Hitchcock.

Gone Girl est dans cette veine. Le spectateur est baladé pendant toute la première partie pour se faire complètement retourner par la suite. Je me suis un peu senti comme les spectateurs de Psychose en 1960 après la scène de la douche (l'effroi en moins, le plaisir masochiste en plus). J'étais parti pour voir un film de type thriller mais on m'offre autre chose de bien plus intéressant et jouissif. Jouissif car on se rend compte que le film a l'intelligence de ne pas se limiter qu'à son postulat de base et même de déjouer les attentes des spectateurs dupés dès le départ par une bande-annonce fallacieuse. Bande-annonce qui n'annonçait pas du tout le caractère ironique du film qui nous permet de nous mettre à distance à plusieurs moments, par exemple.

De plus, le film ne se limite pas qu'à ce tour de passe-passe habile. Le film parle de choses assez sérieuses comme le couple, les médias et les relations en général. Que ce soit les relations de la vie quotidienne, les relations au système (médiatique par exemple) mais aussi, le plus intéressant à mon sens, les relations metteur en scène - acteur/spectateur. Tout tend à ça au final.

Beaucoup l'ont déjà dit, mais formellement c'est magnifique (j'adore le Fincher de la sobriété -The Social Network, Zodiac-) avec une image à tomber accolée à une magnifique bande-sonore (je l'écoute en ce moment et ça me fait penser à un mélange entre Yamaoka et Eno). Les acteurs sont aussi excellents, le couple en tête mais les seconds rôles sont aussi essentiels. Le rythme est maîtrisé de bout en bout et pour un film de 2h25 environ c'est important mine de rien.

Bref, Fincher signe un film assez brillant et ce sur plusieurs points. Chacun peut y trouver son bonheur. En effet, signer un film aussi riche et accessible en 2014, c'est assez rare et plutôt réjouissant.
Ordos
8
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le 24 oct. 2014

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Ordos

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