Psychose

[Critique pouvant comporter un soupçon de spoilers]

J'attendais énormément de Gone Girl ; c'était peut-être même le film que j'attendais le plus cette année avec Interstellar de Nolan. Et pour le coup, la déception n'était pas présente.

Fincher, on le sait, aime nous rendre fous. C'est sa marque de fabrique, les scénars psychologiques, les plots twists infernaux, ou encore la saleté que l'on retrouve dans Seven ou dans le mythique Fight Club.
Ici, on retrouve le vrai polar à la Fincher, le genre que le réal avait montré dans Zodiac.

Côté acteur, on est aux anges. Ben Affleck a sûrement l'un de ses plus beaux rôles, de quoi peut-être aider les fans à l'accepter dans le rôle du Dark Knight en 2016. L'actrice qui rend fou en revanche, c'est Rosamund Pike. C'est en partie elle qui, par sa subtilité et sa grâce, donne le ton au thriller. Pour ce qui est des acteurs secondaires, on retrouve un Neil Patrick Harris sombre (ça change de Broadway), une Kim Dickens qui semble sortir tout droit de Fargo et un Tyler Perri ramenant sa bonne humeur dans le film.
Difficile de trouver un mauvais jeu d'acteur, surtout en voyant la très bonne prestation de Missi Pyle (la soeur de Affleck dans le film), et une apparition de Scoot McNairy, que l'on retrouve brillant dans la série Halt and Catch Fire de AMC.

Ce qui fait de Gone Girl un grand film de Fincher, c'est sa capacité à garder le spectateur dans une tension purement psychologique jusqu'à la dernière image. Ici, ce n'est pas l'histoire qui compte, où même la résolution de l'enquête. Non, c'est tout le passif du film, les plans, les émotions, la relation entre les deux protagonistes, qui comptent. Certaines scènes comme celle de la douche (symbolique), sont magnifiquement bien faites.

Le film se construit en deux parties, et c'est assurément la deuxième qui nous agresse sur le plan psychologique. La tension psychologique et sexuelle dans le film se construit au fur et à mesure que le film avance, pour finir dans un final révoltant, fort, qui en rendra fou plus d'un.

Autre point intéressant du film, c'est le thème du mariage. Fincher dénonce souvent les moeurs de la société (Fight Club en est l'exemple le plus pertinent), et ici le mariage "prend cher", si je puis me permettre l'expression. Surtout dans une réplique qui a fait rire toute la salle.

Enquête haletante, thriller cérébral, tensions, symboles : David Fincher signe l'un des ses meilleurs films cette année, et je ne demande qu'une chose, c'est de pouvoir le revoir pour décrypter encore plus en profondeur le génie de ce réalisateur.

A voir de toute urgence.