Gone Girl est une commande qui aurait pu être bâclée si un autre cinéaste s’était emparé du film, mais le cinéma coulant dans les veines de Fincher, ce dernier nous a concocté un film d’une rare perfection. Ce film nous raconte l’histoire d’un couple Américain dont la femme a soudainement disparue. Son mari, sous le feu des projecteurs se retrouvera petit à petit principal suspect dans cette affaire, soupçonné d’avoir tué sa femme au fur et à mesure que les secrets intimes du couple se dévoileront aux yeux de tous.

[...]

On peut dire que David Fincher est un sacré petit filou. Pourquoi ? Parce que son film nous fait passer par une pléthore d’émotions, toutes aussi différentes les unes que les autres. Gone Girl est un long-métrage que l’on qualifierait de scindé en deux parties. Durant la première, le cinéaste nous narre son thriller que l’on attendait, multipliant le trouble et les faux-semblants, suffisamment captivant pour que le spectateur soit complètement hypnotisé et embarqué émotionnellement dans cette histoire. [...] On est totalement investi dans cette histoire glauque façonnée par le plus grand soin par un cinéaste une fois de plus inspiré, cela force indubitablement le respect. Le réalisateur a plusieurs cordes à son arc c’est bien connu et Gone Girl ne déroge pas à la règle puisque sans prévenir, le film créé un malaise à mi-parcours à cause d’une révélation qui apparait sans prévenir (ou presque) et vient nous mettre un gout amer à la bouche.

Heureusement, ce ressenti n’est qu’illusion puisque c’est justement à ce moment précis que Gone Girl entame son deuxième acte et amorce une dimension dramatique et sociale inattendue. Dès lors, Fincher se débarrasse progressivement de son thriller et met en place un grand film qui pose des questions à la fois pertinentes et fondamentales sur le couple Américain idéal et n’hésite pas à en briser le rêve et même à se montrer audacieux en insufflant à son oeuvre un point de vue aussi bien misogyne que féministe. [...] Le tout traité sans jamais la moindre grossièreté narrative au contraire, le film semble tellement réaliste que nous n’avons aucun doute sur la véracité de ce qu’il raconte et c’est bien pour cela qu’il nous glace le sang pendant et après la séance. La bande-originale, toujours issue de la tête du duo attitré du cinéaste, Trent Reznor & Atticus Ross, est sublime, accompagnant formidablement les séquences et nous hantant progressivement.

Gone Girl est donc être un des films les plus réussis du réalisateur (surement son deuxième). D’une virtuosité sans nom à chaque plan, un film intense, une œuvre tragique et pessimiste, un vrai chef d’œuvre ! David Fincher serait-il le Hitchcock des temps modernes ?

Par Morgan
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le 13 oct. 2014

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