Au départ, seules sept petites lettres m’avaient attiré dans les salles obscures à la découverte de Gone Girls : Fincher. David de son prénom, m’avait déjà hypnotisé lors de ses œuvres précédentes, The girl with the Dragon Tatoo et the Social Network. Un a priori positif m’envahissait déjà alors que j’allais découvrir sa dernière production. L’a priori est devenu surprise, la surprise un enchantement, l’enchantement un envoutement. Un nouveau bijou est né.

Gone Girls c’est au départ un pitch banal. Un couple fait preuve de lassitude et de mauvaise entente après plusieurs années de mariage. Au bar de sa sœur le mari se questionne, s’interroge, passe dans le moulin des questions existentielles. Est-ce que je l’aime encore ? Que reste-il à part l’apparence d’un couple heureux ? Et puis soudain tout s’effondre quand il rentre chez lui. Désordre, table brisée, morceaux de verre éparpillés, pièces vides alors que l’inquiétude s’étoffe et grandit. Amy a disparu. Fuite ? Agression ? Kidnapping ? Cambriolage qui a mal tourné ? La police arrive sur lieu et nous entraîne dans un thriller haletant, dans une soif de réponses qu’il faut bien étancher.

Gone Girls c’est une histoire en miroir. On découvre l’histoire telle que l’a vécue Nick, puis Amy tandis que la police fait le trait d’union entre les deux. L’alternance passé-présent donne du relief à des personnages complexes et ambivalents. Ben Affleck et Rosamund Pike jouent bien, jouent juste, avec chaleur et délicatesse. Mention spécial à Rosamund Pike qui impressionne dans l’interprétation de son personnage multi-facettes, notamment au travers d’une de ses dernières scènes d’une violence et d’un esthétisme choquant…

La bande-son n’est pas en reste, d’une subtilité et d’une discrétion qui accompagne des scènes parfois étouffantes. La critique des médias, du traitement de l’information et de l’hystérie collective qui peut en découler est un autre élément fascinant du film même s’il s’agit d’un propos secondaire, au service d’une narration centrée avant tout sur le destin d’un homme et d’une femme qui se sont unis pour le meilleur, et pour le pire.

La scène d’ouverture et celle qui concluent le film sont une autre illustration d’un réalisateur qui maîtrise son sujet et sait jouer sur la perspective. La boucle est bouclée sur une même scène… pour un même regard ? Après 2h20 d’enquête, la réponse est non.
Benjamin_Chatet
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le 17 oct. 2014

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Benjamin Chatet

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