Gone girl se déploie dans nos circuit comme un bateau pirate dévastant un navire chargé d'or.


Très cher monsieur Fincher, je tiens à vous écrire ces quelques lignes qui ne vous parviendrons sans doute jamais. Après avoir festoyé longuement et tendrement les fêtes de fin d'année mon objectif cinématographique afin de conclure cette année dans les meilleurs conditions était de regarder votre dernier long métrage Gone girl. J'ai enlevé mes pantoufles, je me suis servi un dernier verre d'une bouteille de crémant soldée et me suis installé dans mon canapé, lui aussi soldé.


Gone girl était plus appétissant que la plupart des toasts que j'ai pu engloutir, plus puissant que la grande partie d'alcool que j'ai pu ingurgité et plus solide que mes crottes après le repas. Je prendrais Gone girl comme un cadeau de fin d'année, un cadeau pour tout les amoureux de cinéma, les pseudos fan, les accomplies. Oui, Gone girl est à la fois simple et complexe, doux et monstrueux, effrayant et compréhensible.


Je vous tire une nouvelle fois mon chapeau, enfin non prenez le.
Reprenons. La totalité du film repose sur plusieurs facteurs bien précis qui vont être mélangés avec une dextérité et une homogénéité proche d'un tireur d'élite abattant sa cible d'une balle de le front.
Facteur numéro 1 : La bo. Elle vient ce briser sur la séquence de la même manière q'un assaut barbare sur une horde de bouclier spartiate. Fincher a su charpenter et positionner la bande son avec une efficacité digne d'un mat de Kasparov.
Facteur numéro 2 : le montage. Il apporte une solidité au récit porté par les différentes protagonistes, la trame est par conséquent en harmonie avec la totalité des détails balancés à l'écran tout particulièrement sur les gros plans, un bon 85c qui viendrait vous fracasser le visage.
Facteur numéro 3 : la narration. Elle s'échappe de la bouche des acteurs tel un malfrat après un délit. Avec discrétion et rapidité. Rosamund Pike flamboie de puissance narrative et laisse la performance de Ben Affleck au vestiaire.


Gone girl c'est l'intelligence et la fourberie féminine, c'est une claque dans la gueule des mœurs, c'est un Fincher vraisemblablement en forme. Change la litière du chat et va visionner Gone girl. Allez vous faire foutre. Bien à vous.

MikeZimmermann
8
Écrit par

Créée

le 22 sept. 2015

Critique lue 282 fois

Mike Zimmermann

Écrit par

Critique lue 282 fois

D'autres avis sur Gone Girl

Gone Girl
Sergent_Pepper
8

Amy pour la vie

Brillantes, les surfaces de verre et les chromes étincelants des 4x4 d’une suburb impeccable du Missouri. Brillante, la photographie d’un univers bleuté, haut de gamme, au glacis de magazine. Beaux,...

le 22 oct. 2014

223 j'aime

22

Gone Girl
Kobayashhi
8

Lettre ouverte...

David Fincher, Il a fallu attendre que tu entres dans ta cinquième décennie pour réaliser ton plus beau film, il faut dire que contrairement à certains je ne t'ai jamais réellement voué un culte...

le 10 oct. 2014

180 j'aime

12

Gone Girl
Docteur_Jivago
8

American Beauty

D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble accuser Nick, il va tout faire pour...

le 10 oct. 2014

170 j'aime

32

Du même critique

Drive
MikeZimmermann
8

Trop bien ! un film d'action !! c'est qui ce Refn ??

DRIVE s’orchestre de la même manière que Ludwig Van orchestrait ses œuvres mélodieuses, avec douceur et ténacité. Titre qui rappelle une débauche automobile, REFN choisit de quenelliser le spectateur...

le 23 juin 2015

1 j'aime

Only God Forgives
MikeZimmermann
10

Le calice de REFN

ONLY GOD FORGIVES, se matérialise comme un coup de genou asiatique dans le nez ensanglanté d’Hollywood, un peu comme un train percutant une automobile sans airbag, un peu comme une rafale de...

le 23 juin 2015

1 j'aime

Gone Girl
MikeZimmermann
8

La sodomie mentale

Gone girl se déploie dans nos circuit comme un bateau pirate dévastant un navire chargé d'or. Très cher monsieur Fincher, je tiens à vous écrire ces quelques lignes qui ne vous parviendrons sans...

le 22 sept. 2015