Fincher en grande forme !

Après une longue errance cinématographique parsemée de films très moyens comme Zodiac, Benjamin Button ou Millenium, David Fincher, le réalisateur des cultissimes Seven et Fight Club, revient aujourd'hui à son plus haut niveau. Grâce à ce Gone Girl, adaptation du roman de Gillian Flynn, il réalise sans doute son meilleur film depuis Panic Room et signe son retour vers l'excellence dans le nec plus ultra du thriller. Cela faisait longtemps que l'on attendait de lui qu'il renoue avec son cinéma d'origine : sombre, mystérieux, intelligent, dense, élégant et critique. C'est enfin chose faite.

Ce qui frappe en premier lieu c'est un formidable scénario, constitué de très nombreux rebondissements, d'une intrigante narration à double point de vue et d'une précision millimétrique sur tous les détails. La grande force de Fincher est d'arriver à installer une tension et, surtout, de réussir à la faire monter en puissance pendant plus de deux heures.

Gone Girl repose également sur la prestation des acteurs et notamment sur celle de Rosamund Pike, qui interprète certainement ici l'un des rôles les plus importants de sa carrière. Viennent s'ajouter à cela une photographie très anxiogène signée Jeff Cronenweth, qui avait déjà oeuvré sur Fight Club, une image remarquable grâce au tournage en 6K et une bande originale subtilement gérée par Trent Reznor et Atticus Ross.

Fincher livre au passage une critique habile de nombreux sujets tels que la toute puissance du féminisme et des médias sur l'opinion publique, comme pour montrer que le monde est, bien plus que le cinéma, une énorme mise en scène où chacun joue un rôle. Il réussit à glisser ses messages, à surprendre le spectateur en le prenant à revers de ce qu'il a l'habitude de voir et à provoquer finalement chez lui l'admiration devant un travail aussi parfait.

Un thriller génial, mené de main de maître par un Fincher en grande forme. C'est pour ce genre de sensations que le cinéma existe. Un vrai régal.

Suivez-moi sur mon blog et sur twitter !