Gô Ohara, avant-tout professionnel de la technique (chorégraphies de Princess Blade, Death Trance, Devil May Cry 3...) s'essaie une nouvelle fois à la réalisation, après un Geisha vs Ninja qui se montrait assez décevant.
Pas très inspiré, il opte pour une histoire de vengeance basique où une jeune gothic-lotita (style vestimentaire très en vogue au Japon) s'est mise en tête de régler leur compte à tous les assassins de sa mère. En gros on se retrouve devant un Kill Bill bordélique fusionné à l'esprit Nikkatsu (The Machine Girl, Tokyo Gore Police, Vampire Girl VS Frankenstein Girl). Honnête, Ohara ne cache pas la source de son inspiration, nous servant une Lady Elle, borgne autant que l'était Elle Driver dans le long-métrage de Tarantino.
Débutant par une intro se situant dans un bordel décadent rappelant ceux de Tokyo Gore Police, le tout enchaîne avec des chorégraphies franchement bien foutues (rien d'étonnant quand on connait le réalisateur), et évidemment une belle débauche de gore avec un démembrement en bonne et due forme. S'en suit un combat bien barré contre un homme volant, puis une bande de ninjas débiles, avant de retomber comme un soufflé lorsque Elle fera son irruption. Le gore s'estompe, les chorés laissent place à des CGI et des gunfights (une esquive de balles en bullet-time façon Neo sera d'ailleurs de la partie), et on se rend compte que Ohara avait tout lâché durant sa première partie.

Bref, Gothic and Lolita Psycho est un produit distrayant, supérieur à Geisha vs Ninja, mais inférieur aux autres productions du genre. Ohara n'a pas assez affirmé l'aspect gore, ne voulant peut-être pas avoir l'air ridicule en imposant une surenchère de prothèses en latex et tuyaux expulsant des hectolitres d'hémoglobine, mais c'est justement dans cette exagération que le genre puise son énergie. Il est d'ailleurs regrettable que le combat contre Elle soit inutilement allongé, celle-ci répondant constamment au téléphone et finissant par être aussi ennuyeux que tenter de parler à quelqu'un qui ne lâche pas son mobile (et même la demi-molle qu'elle procurera — étant un phantasme vivant — ne suffira pas à combler cette lassitude).
L'humour (con), lui-aussi présent durant la première partie, avec pets, jupes de lycéennes soulevées, chorés débiles et bruits cartoonesques, s'esquisse ensuite, à notre plus grand regret.
Pour conclure, les amateurs de gore sauce Japonaise auront un produit relativement divertissant en attendant les prochaines réalisations de Yoshihiro Nishimura ou Noboru Iguchi. Très second degré, il est évident que le public peu amateur du genre et de la culture nippone ne comprendront rien à ce bordel.
Mention spéciale pour Yoshihiro Nishimura, réalisateur de TGP et Vampire Girl VS Frankenstein Girl, qui a fait ici de bons effets gores, mais il reste néanmoins dommage que Ohara ne lui ait pas laissé le champs plus libre pour qu'il s'exprime. Mais bon, chacun son film...
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le 11 nov. 2011

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