En apprenant que le prêtre qui avait abusé de lui durant son enfance chez les scouts revient sur Lyon pour officier auprès des enfants, un homme décide de mener un combat pour dénoncer ces actes actes pédophiles, et il ne sera pas seul, au point qu'une association, La parole libérée, sera fondée.
La qualité du film est non pas de s'attaquer à la religion en tant que telle, mais sur les dérives exercées par certains, dont les abus sont si graves que les victimes en sont impactées des décennies plus tard. Après avoir envisagé un documentaire, François Ozon se concentre sur trois quadragénaires, dont certains avaient enfouis ces souvenirs, jusqu'à ce que tout leur revienne comme une bombe explosée au visage. Disposant d’interprètes remarquables, aussi bien Melvil Poupaud que Denis Ménochet en passant par la fragilité de Swann Arlaud, on sent tout le monde impliqué dans cette affreuse histoire, dont je reprocherais essentiellement les quelques flash-back, qu'on aurait aisément pu enlever, d'autant plus que le film est très long.
Il y a de quoi ressortir à la fois ému, bouleversé, choqué et en colère devant tout cela, de l'inaction de la paroisse, aux parents (de Melvil Poupaud) qui se demandent à quoi ça sert de remuer cette merde (dixit), les crises de Swann Arlaud lorsque l'émotion se fait trop forte, les demandes de pardon du prêtre, c'est une grande réussite.