L’histoire


Justine commence sa première année d’études pour devenir vétérinaire, dans la même école que sa sœur aînée. Végétarienne, elle est soumise au bizutage et forcée à manger de la viande. S’ensuit une réaction allergique étrange, puis des envies encore plus étranges : le besoin de manger de la viande se fait de plus en plus présent, viscéral. Viande cuite, crue, viande d’animal ou… d’être humain.

Elle partage ses tourments avec sa grande sœur, qui a une façon bien à elle de gérer la situation.


Ce n'est que mon avis


Nous avons en premier lieu découvert la bande annonce du film qui envoie clairement du boyau frais et donne envie de rester 45 min dehors dans le froid polaire de la capitale pour assister à l’avant-première. Les films de « genre » français (ou franco-belge), ça ne court pas les rues et surtout sur un thème originalement traité. Les images sont belles, la lumière bien maîtrisée, la musiques colle parfaitement à l’ambiance et les acteurs… 19 ans pour Miss Marillier! Autant dire que l’on va entendre parler d’elle.


La réalisatrice Julia Ducournau a réussi à créer de véritables ambiances visuelles en sculptant les corps (les fesses, principalement…) comme s’ils ne demandaient qu’à nous dévoiler leurs différentes strates. De nombreuses scènes de soirées avec musique lancinante et jeunes alcoolisés débridés participent à créer un univers oppressant, dans lequel la transformation lente de la personnage principale, plus que cause de peur pour le spectateur, est plutôt le moyen de nous faire entrer dans une danse sauvage et poétique, où se confrontent la nouvelle animalité et la lutte psychologique et sociale de la jeune fille. On est donc plutôt du côté d’un film d’auteur certes parfois sanglant mais plutôt contemplatif, jouant sur des ambiances fortes, que dans un film d’horreur avec suspense et action, même s’il reste plus accessible que le « Trouble everyday » de Claire Denis qui était sorti sur le même thème en 2001 et qui lui était vraiment lent et parfois difficile à supporter.


Le film joue de façon ingénieuse sur le lien entre les 2 sœurs, entre amour et haine, mais définitivement rien ne peut les séparer. On peut remarquer aussi comment le scénario nous met en empathie avec Justine dès le départ en la confrontant à l’univers humiliant et déshumanisant des premiers temps d’une école vétérinaire.


Mais le défilement acharné des scènes laisse malheureusement un gout d’inachevé. En effet, l’entre-deux scènes n’est pas explicité. On en prend plein la vue mais la cohérence n’est pas évidente ce qui perd le spectateur et laisse une trace d’amateurisme. Une autre déception aussi est la fin mais je vous laisse vous faire votre avis ! Pour conclure, Grave séduit par son originalité, son aspect esthétique, son ambiance, la qualité des acteurs mais le rythme fait perdre un peu de sens à cette œuvre. On peut le voir comme un Cannibal Holocaust vu par Jeunet et écrit par Bret Easton Ellis.


Passez voir mon blog! https://oiseaux-crames.blogspot.fr

Gros_oiseau
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le 6 mars 2017

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Gros_oiseau

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